Ateliers de conversation, de chant, de théâtre ou de peinture, l'association franco-anglaise, l'AFA, à Royan, veut faciliter l'intégration des Britanniques installés dans la région. Sur 350 adhérents, la moitié sont Anglais.
Attention, ne pas se fier aux paroles en français de la chanson que chante un jeune retraité. À la guitare, il interprète un classique du répertoire français, le San Francisco de Maxime Le Forestier. Phil Kerwan, membre de l'association franco-anglaise (AFA), pourrait facilement passer pour un natif de sa Charente-Maritime d'adoption. Cet Anglais vit en France depuis 15 ans maintenant et parle un français sans accent au point qu'il semble s'être fondu dans la population locale.
"J'ai toujours aimé la France", confie-t-il, entre deux morceaux. À l'association, il poursuit ce qu'il faisait déjà lorsqu'il vivait en Angleterre : chanter. Mais, comme beaucoup d'autres adhérents, il vient "échanger avec des gens, des Français."
L'AFA s'est donnée pour objet "d'aider les Anglais qui sont installés dans la région à s'intégrer à la France et au mode de vie français, à se mélanger avec les Français", explique Annie Sardanac, présidente de l'AFA.
"Jamais sans mon café"
L'association revendique 350 adhérents et semble ne pas avoir tant souffert que ça des effets secondaires du Brexit, le 31 janvier 2020. "La moitié de nos adhérents reste des Anglais qui viennent participer à nos activités", poursuit Annie Sardanac.
Ateliers de chant, de théâtre, de langue ou encore d'aquarelles, les activités se révèlent variées. Dans les échanges, on entend souvent des bribes d'anglais. "Can't do without a coffee. We wouldn't be inspired without our coffee", lâche, face à l'évidence et pinceau à la main, une participante à l'atelier aquarelle : elle ne peut pas faire sans un café. Elle ne trouverait pas l'inspiration. Autour d'elle, l'ambiance est studieuse. Chacun travaille à son projet.
"Peut-être que dans ce groupe, l'anglais prime, même si on s'exprime dans les deux langues, reconnait Mary Powell, membre de l'AFA. C'est une activité très relaxante pour laquelle on aime bien bavarder et communiquer dans les deux langues."
Ça me permet de garder contact avec les Anglais installés dans la région.
Roger RouxMembre de l'AFA
Mais parfois, ce n'est pas de café dont il est question, mais de vin. Comme ce jour-là où Robert Vigouroux, un autre bénévole, anime un atelier d'échanges sur la thématique. Il reconnaît que "parfois, on choisit des thèmes plus pratiques pour nos amis britanniques comme vendre ou acheter une maison. Faire ses courses. Voyager. L'objectif est que les Britanniques apprennent des expressions et des phrases qui leur seraient utiles dans la vie quotidienne."
Ici, la plupart des adhérents britanniques vivent en France à l'année.
Les membres français en profitent, eux, pour pratiquer ou revoir leur anglais. Sans la pratiquer couramment, Roger Roux, membre de l'AFA, utilisait la langue de Shakespeare dans son activité professionnelle. Ce Charentais reconnait que l'association lui permet de garder 'le contact avec les Anglais qui sont ici dans notre pays royannais".
