"On milite, on vote contre le Rassemblement national !" : les participants à la Marche des Fiertés luttent contre l'extrême droite

3 000 personnes ont défilé dans les rues de La Rochelle ce samedi 15 juin 2024 pour la quatrième édition de la Marche des Fiertés. Les participants ont porté haut les couleurs de la communauté LGBT et ont aussi clamé leur opposition à l'extrême-droite, deux semaines avant le premier tour des élections législatives.

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En dépit des rires et des paillettes, c'est le cœur lourd que les participants à la Marche des Fiertés de La Rochelle ont défilé ce samedi 15 juin. Dans le cortège, certains manifestants scandent des slogans anciens, sortis des archives, un peu moins de deux semaines avant le premier tour des élections législatives.

La crainte d'une perte de droits pour les personnes LBTQIA+

"J'ai peur que nos droits régressent. Donc il faut se battre et faire du boucan jusqu’à ce qu’il y ait l'égalité", clame Pascal. À bientôt 60 ans, il ne compte pas se laisser faire, mais constate se sentir "un peu plus en danger, avec une perte de notre liberté d'expression, une perte de ce qui peut faire l’art de vivre à la française."

Cet art de vivre pourrait être, selon les manifestants, menacé par l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir le 7 juillet. Pour Valakina, membre du cortège de 3 000 personnes qui a défilé à La Rochelle, marcher aujourd'hui était indispensable pour "être militante plus que jamais". 

L’extrême-droite, c'est racisme, homophobie, transphobie, sexisme. On milite, on vote contre le Rassemblement national !

Valakina

Participante à la Marche des Fiertés

Une Marche des Fiertés encore plus politique qu'à l'accoutumée

Sur les pancartes aussi, les slogans expriment haut et fort un rejet des politiques de l'extrême droite. "Extrême droite hors de nos fiertés", ou encore "Je suis gay et j'emmerde le Front national", ont revendiqué haut et fort la place des personnes LGBT+ dans l'espace public.
Lou est indignée, alors que l'extrême droite est en tête dans les sondages. Elle estime qu'on "nous ment beaucoup trop". "On nous fait croire que l'extrême droite va nous sauver du racisme, qu’elle est pour l’égalité des genres, des salaires, contre l’homophobie alors que c’est tout l’inverse."

Le FN veut abolir ce qu’ils appellent les lobbys LGBT et nous, on est là pour exister.

Lou

Participante à la Marche des Fiertés de La Rochelle

"Aujourd’hui, on est menacé par la droite et l’extrême droite surtout. On a besoin d’obtenir des droits, nous, ce qu’on veut, c’est l’égalité, c’est tout", abonde Rose, de l'association rochelaise Le Boucan des paillettes. "Il y a une augmentation des actes LGBTphobess et une banalisation de ces discours LGBTphobes, ce n’est pas normal."

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Pour Tristan Izambard, le président de l'association La Rochelle Pride, si une Marche des Fiertés est "toujours politique", le contexte était de fait particulier cette année. "Le contexte politique a fait que l’organisation de cette marche a été très compliquée, avec des partis politiques qui auraient voulu s'emparer de l’événement pour promouvoir leurs idées", rappelle le militant.

" On est là pour rappeler les faits historiques, et ce qui se passe dans le monde, mais ce n’est pas du tout notre rôle d'inciter à voter pour tel ou tel parti."

Les personnes rencontrées dans les rangs du cortège ne semblent en tout cas pas près de mettre un bulletin RN dans l'urne. Le ton de Ginie, lunettes de soleil en forme de cœur sur le visage, devient grave quand il s'agit d'évoquer les dangers rencontrés par les personnes LBGT+. "Tout le monde doit être libre. On est très oppressés dans cette France d'aujourd'hui. On mélange cette marche de la liberté avec le contexte politique actuel, ça a beaucoup de sens", explique la manifestante de 54 ans.

Tout le monde doit être libre. On est très oppressés dans cette France d'aujourd'hui.

Ginie

Participante à la Marche des Fiertés de La Rochelle

Elle prévoit déjà les conséquences immédiates d'une victoire du RN : "C’est pourri en fait, on va avoir de la sécurité au prix de notre liberté. On va vivre un manque de liberté, le manque d’expression, le droit d’avorter, d’adopter, de se marier. Je suis triste pour notre pays."

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