Alors qu'elle avait donné quelques signes de faiblesse l'année dernière, la fameuse Tour Saint-Nicolas de la Rochelle fait l'objet de toutes les attentions avec, aujourd'hui, d'importants travaux de sondage pour tenter de comprendre les fondations de ce monument du XIVème siècle.
Les amateurs de légendes médiévales aiment à penser que c'est la fée Mélusine qui, pour passer le temps, avait commencé à construire la Tour Saint-Nicolas. Si c'est le cas, il faut bien admettre que la gente dame manquait peut-être d'un minimum de formation dans le BTP. Car encore aujourd'hui le monument a gardé une certaine inclinaison... vers l'est. Une vingtaine de centimètres selon les spécialistes. Il faut dire qu'il était pour le moins hasardeux de construire ses fondations à l'aide de pierres et de pieux de bois plantés dans la vase. À tel point que, à cette époque, les bâtisseurs, les vrais, auraient stoppé les travaux pendant près de quarante ans pour tenter de trouver des solutions techniques."La tour a retrouvé une stabilité normale"
Des solutions efficaces si on considère qu'il a fallu attendre près de six siècles pour, l'année dernière, commencer à se préoccuper d'inquiétantes chutes de pierres. Branle-bas de combat ! Une charpente de renfort est construit à la hâte à l'intérieur de l'édifice, un corset métallique installé à l'extérieur et du ciment marin est coulé sous le niveau de la mer. Des capteurs sont installés un peu partout pour entendre la tour respirer et se mouvoir sur son lit de vase au fil des marées. Un an plus tard, les spécialistes se veulent rassurants.
La Tour a retrouvé une stabilité normale. Les travaux d'urgence qui ont été faits l'année dernière ont porté leurs fruits. Aujourd'hui, il faut comprendre comment ont été faites les fondations, comment elles ont évolué durant les siècles de manière à passer à la troisième phase, qui sera la phase de restauration.
De fait, les archives sont rares et peu détaillées concernant la construction de l'édifice. La fée Mélusine a dû égarer les plans d'architecte quelque part. Il va donc falloir étudier de plus près la nature du sol à l'aide d'outils géotechniques pour, in fine, proposer une estimation du poids de la tour. On saura alors si des travaux sous-marins de confortement sont nécessaires ou pas. Une trentaine de sondages va être effectuée.
Mais la Tour est loin d'avoir dévoilé tous ses secrets et beaucoup de questions se posent encore sur ses murs de pierre. Des équipes d'archéologues vont également venir inspecter sous toutes ses coutures la structure du bâtiment, les escaliers et les ouvertures. Un diagnostic complet qui permettra d'envisager la nature des travaux de restauration à engager. En attendant, si quelqu'un croise la fée Mélusine...Aujourd'hui, les ingénieurs du bureau d'étude en charge de cette étude du sol ont très peu d'informations. Il faut définir la taille des pieux en bois qui fondent cette jolie Tour Saint-Nicolas et leur état. On fait également des forages à trente mètres de profondeurs pour caractériser les sols.
Les forages ont débuté autour et à l'intérieur de la tour Saint-Nicolas :