Procès de l'accident du car scolaire de Rochefort : le procureur général requiert cinq ans d'emprisonnement dont trois avec sursis probatoire pour le chauffeur

Finalement, deux jours de procès auront suffi pour traiter ce très sensible dossier. Experts et parties civiles ont pu s'exprimer devant le tribunal correctionnel de La Rochelle. Le jugement a été mis en délibéré.

À la barre, Mathieu Saurel présente à nouveau ses excuses et espère même être pardonné par les proches des six adolescents fauchés par la ridelle de son camion le 11 février 2016. Les experts sont pourtant catégoriques : cette fameuse ridelle n'a pas pu se décrocher en route. Alors, dans la salle, Jean-Marc Aulier, le père d'une des victimes de l'accident, Kevin, 18 ans, reste perplexe.

"Il faut du temps"

"Pardonner comme il dit à la fin, ça peut peut-être se faire mais il faut du temps, comme tout", dit-il lors d'une suspension de séance, "mais, là, c’est dur. On s’aperçoit qu’on n’est pas seul. Toute cette souffrance qui est là et le chauffeur aussi a sa souffrance. Il faut prendre du recul. Il est en train de purger sa peine quelque part. Il fallait qu’il entende ce qu’on avait à dire et, ce qui est bien, c’est qu’il ait réussi à parler quand même. Même si ça aurait été bien qu’il n’ait pas ce trou de mémoire. S’il s’était vraiment rappelé et qu’il avait dit qu’il était parti avec la ridelle ouverte, je pense qu’on l’aurait mieux encaissé".  

"Un acte manqué de sa part"

Même constat du côté de Me Régis Sainte-Marie-Picot, son avocat : "Il n’a pas permis à six jeunes garçons de le faire, mais il faut qu’il vive parce que ça ne fera pas revenir les enfants. Ce que j’ai exprimé n’est rien d’autre que ce que les parents souhaitaient que je dise. Ça n’a rien d’un artifice. C’est un sentiment profond que je n’aurai pas envisagé il y a quinze jours ou un mois et qui correspond à l’effet bénéfique de cette audience. Cette catharsis a vraiment joué".  

Finalement, tout le monde déplore ce manque de franchise du prévenu après deux jours de débat. "Le résultat d'un mécanisme de défense, de survie même", selon le procureur général Clément Incerti. Brice Giret, avocat d'autres parties civiles, résume, lui, l'amertume de ses clients : "Monsieur Saurel, sans nier avoir pu partir avec son véhicule la ridelle ouverte, ne dit pas clairement qu’il a commis cette imprudence. A mon sens, c’est un acte manqué de sa part et c’est un acte particulièrement important pour les victimes qui souhaiteraient entendre cette faute qu’il a commise".

Ce soir, le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 5 mai prochain à 13 heures 30.

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