Si spectacles et résidences de création se sont enchaînés à La Rochelle depuis 2017, le Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public (CNAREP) commence à peine à prendre ses marques dans la cité huguenote en attendant son emménagement dans de futurs locaux sur le Vieux Port.
Un géant d'osier, haut de 7 mètres 50, se balade sur le Vieux Port. Immédiatement, les passants s'arrêtent, interloqués, émerveillés. Très vite, le colosse et ses nouveaux amis entament une marche lente et apaisée.
Cette étrange procession est organisée par la compagnie poitevine "L'Homme Debout", qui se produit pour la première fois à La Rochelle. En tout, la troupe donnera quatre représentations dans l'agglomération, un mois de résidence rendus possible par le centre national des arts de la rue et de l'espace public (CNAREP) installé depuis un an et demi dans la ville.
"Pour sortir mon spectacle, j'ai besoin de répéter dix fois avant et le faire en condition réelle", raconte Benoît Mousserion, de la compagnie l'Homme Debout. "Donc il faut pouvoir bloquer la circulation, obtenir des autorisations, etc. Et seul un CNAREP peut se le permettre car il tisse des liens avec les services municipaux ou la préfecture."
Bientôt une résidence d'artistes sur le Vieux Port ?
Quatorze CNAREP couvrent le territoire français, une chance pour La Rochelle. Ce lieu de création aurait pu ne jamais ouvrir ses portes en Charente-Maritime.A l'origine installé dans les Usines Boinot, à Niort, le CNAREP est contraint de quitter les lieux en 2015, à la suite de la décision du maire, Jérôme Balloge, de ne plus soutenir financièrement la structure. Depuis 2009, le lieu accueillait des artistes en résidence et organisait master-classes et ateliers.
Très vite, La Rochelle se porte candidate et débloque un financement de 150 000 euros. Bientôt, le CNAREP s'installera peut-être dans la fiche du Gabut.
En attendant, le géant d'osier lui vous donne rendez-vous samedi 9 juin à Lagord à 17h pour une nouvelle déambulation dans notre espace public, lieu de liberté d'expression et de création.
Un reportage de Yann Salaün et Sophie Wahl
