C'est un match historique qui attend les "Jaune et Noir" samedi en Angleterre pour la finale de Champions Cup face à Toulouse. Un titre déjà remporté trois fois par Jono Gibbes et deux fois pour Ronan O'Gara, les entraîneurs des Maritimes.

À La Rochelle aussi, les terrasses seront ouvertes demain, mais les joueurs du Stade Rochelais, eux, devront attendre encore un peu avant de trinquer. Et, franchement, quelle plus belle récompense, après tous ces mois de pandémie, que de remplir une coupe d'Europe à ras bord de bière bien fraîche sur le vieux port ? Imaginez... Alors certes, il reste une dernière petite formalité à remplir avant ces festivités fantasmées. Samedi, pour la première fois de la saison, il faudra battre Toulouse. 

"Un travail de longue haleine"

"Au match aller, on était encore en construction sur notre système de jeu", se rappelle Kevin Gourdon, "après chez nous, ça bascule sur pas grand-chose. C'est toujours des matches très disputés et j’espère que ça sera plus en notre faveur samedi". Décontracté le troisième ligne qui, bien sûr, en a vu d'autres depuis son arrivée au club en 2012. Mais, cette force tranquille, c'est peut-être justement ce qui fait la force du Stade Rochelais cette saison.

Après tout, on ne gagne pas une demi-finale face au Leinster sans de bonnes raisons. Et d'avoir deux entraîneurs qui ont déjà, à de multiples reprises, soulevé ce trophée, ça aide. "Ils ont beaucoup d’expérience sur la Champions Cup et ça se ressent", confirme Greg Alldritt, "comment aborder une finale, comment aborder toute cette semaine... C’est un travail de longue haleine, ça n’a pas commencé lundi, c’est quelque chose qui se travaille depuis août dernier et qui, petit à petit, se construit pour arriver au sommet samedi".

"Keep the Ball Alive"

Confiance et humilité : on reconnaît bien là les bases rugbystiques de Ronan O'Gara. Lui aussi est apparu détendu en conférence de presse et, loin de sous-estimer l'importance de l'événement, il préfère regarder en face mais sereinement le défi qui attend les "Jaune et Noir" à Twickenham. "Samedi est l’opportunité pour un groupe de joueurs fantastiques et un club de s’exprimer sur un terrain qui est nouveau pour eux, mais c’est très excitant. La beauté du rugby et du sport, c’est l’esprit d’équipe et si vous voulez savoir ce que ça représente pour moi, je dirai que c’est surtout l’environnement qu’on a su créer avec des garçons qui sont heureux de jouer. J’ai la chance de travailler avec quelques-uns des meilleurs joueurs de France et même du monde et ça me fait aimer mon boulot". Le bonheur, c'est simple comme un ballon ovale.

Dans l'antre du rugby anglais, Alldritt le Gersois va retrouver quelques uns de ses compatriotes pour cette finale. Un certain Antoine Dupont notamment, mais c'est son homologue néo-zélandais Tawera Kerr-Barlow qui en parle le mieux. "C’est un super joueur, j’adore voir Antoine jouer. Il est sûrement le meilleur n°9 du monde en ce moment. C’est toujours bien d’avoir des joueurs comme ça en face de soi dans une compétition". No pressure...

Pour le reste, ne comptez pas sur les hommes de Jono Gibbes pour vous dévoiler leur plan de jeu. À dire vrai, les observateurs savent bien que Rochelais et Toulousains ont beaucoup de choses en commun, à commencer par un énorme huit de devant. Le désormais fameux "Keep the Ball Alive" d'O'Gara n'a par ailleurs rien à envier à ce qu'on appelle depuis longtemps le jeu à la toulousaine. Tout juste l'Irlandais concède-t-il qu'il a "identifié quelques faiblesses dans l’équipe de Toulouse et des faiblesses chez nous, donc le but, c’est d’essayer d’être plus performant". Merci Ronan.

Toute une ville en jaune et noir

De fait, Alldritt, encore lui, tranquilise les journalistes tacticiens sur leurs inquiétudes stratégiques quant à ce rendez-vous européen : "une des grosses erreurs à faire, c’est de vouloir tout changer parce qu’on joue une finale. On a une formule qui marche plutôt bien depuis le début de l’année donc pas besoin de tout bouleverser. Depuis le 15 mai dernier après le premier confinement, on travaille très dur justement pour vivre des semaines comme ça. Donc ce qu’on s’est dit, c’est de profiter de chaque minute de la semaine, d’aller jouer cette finale sans frustration ni stress et juste se régaler".

Enfin, bien sûr, il y a l'attente des supporters, privés de stade depuis si longtemps. Samedi, il y aura tout de même 10 000 spectateurs dans l'immensité de Twickenham et sûrement quelques Rochelais. Mais, même à ce sujet, Kevin Gourdon préfère positiver et savourer. "Ça ne met pas de pression parce qu’on connaît nos supporters et on sait que, quoi qu’il arrive, ils seront toujours derrière nous. Mais c’est vrai que quand j’ai emmené mes enfants à l’école en début de semaine, j’ai vu que les arbres étaient en jaune et noir et les drapeaux étaient sortis de partout. Il y a cette effervescence qui est unique mais ça nous met plus un coup de boost qu’une pression négative".

Bref, messieurs, faites de votre mieux, ramenez la coupe, on se charge de mettre la bière au frais pour la remplir à ras bord dimanche sur le vieux port.

 

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