Malgré ses 5000 km de côtes, Madagascar ne compte qu'une entreprise fabriquant des bateaux modernes en plastique. Créée il y a 10 ans, Techmarine est devenue l'une des entreprises les plus compétitives de l'Océan Indien dans ce secteur, rivalisant même avec les chantiers américains.
L’invitation du Grand Pavois à l’île de Madagascar est l’occasion d’en savoir plus sur cette île de l’Océan Indien. Par exemple que les bateaux qui y sont fabriqués sont pour beaucoup des boutres arabes, des bateaux traditionnels, et qu’il n’y a sur l’île qu’une seule entreprise qui fabrique des bateaux dits modernes, en plastique. Elle en sort une cinquantaine par an, du bateau de plaisance open au bateau de pêche en passant par les bateaux très rapides, pour convoyer du matériel, des touristes plus ou moins fortunés ou l'argent du marché de la vanille malgache.
Le propriétaire du chantier, Guillaume Poutot, a un temps travaillé pour grande marque de luxe, dans l'extraction de parfum. Un jour, il a décidé de fabriquer des bateaux sur son île : Madagascar et d'y associer les Malgaches. "80% de notre staff est le même depuis 10 ans, explique le patron du chantier, et on a une école en interne qui forme tout notre personnel."
Olivier Riou et Pierre Lahaye ont réalisé ce reportage en février dernier à Madagascar, sur le chantier Techmarine.
L'entreprise compte aujourd'hui’hui 180 salariés, tous malgaches formés sur place. L'un des premiers salariés du chantier, Patrick Razafinirina a été leur formateur en interne. "Maintenant, on a douze équipes qui savent bien faire des bateaux. A l'origine, c'était des menuisiers, des ébénistes qu'on avait pris. C'est eux qu'on a formé et c'est eux aujourd'hui qui forment les gars à ma place."
En plus d'une main d'oeuvre locale et qualifiée, le chantier a un deuxième atout à faire valoir : sa localisation. Que le chantier soit à Antananarivo, c'est-à-dire loin de la mer, peut sembler être un handicap, il n'en est rien. L'entreprise se trouve tout à côté de l'aéroport de la capitale malgache, une position géographique ultra compétitive pour l'export.
Les salariés sont payés 180 euros par mois : c'est trois fois plus que le salaire moyen malgache. Tous bénéficient d'une couverture médicale, un luxe à Madagascar, dans l'un des pays les plus pauvres de la planète.