Le Tour de France fera escale dans le département les 7, 8 et 9 septembre prochain. L’occasion pour l’historien du sport de nous raconter dans son dernier ouvrage plus d’un siècle de souvenir à deux roues sur les routes de Charente-Maritime.
A La Rochelle, tout le monde connait Jean-Michel Blaizeau pour son travail aussi méticuleux que nostalgique sur l’histoire du Stade Rochelais. Mais, actualité oblige, l’historien du sport a décidé cette année de faire quelques infidélités à sa chère Ovalie pour s’intéresser à la petite reine. Son ouvrage s'intitule « Le Tour en Charente-Maritime. Une histoire d'hommes - 1903-2020 ».
Pourtant, il faut bien l’avouer, l’Aunis et la Saintonge ne sont pas terres de cyclisme, géographie oblige et, de fait, cela fait bien longtemps que le département n’avait pas eu l’honneur de recevoir l’épreuve reine des amoureux du vélo.En commençant ce livre, j’en parlais autour de moi et je me suis rendu compte que tout le monde a un souvenir d’enfance lié au Tour ; une photo, un pique-nique familial sur le bord de la route, une arrivée d’étape, la caravane publicitaire. Chacun a une histoire à raconter quand on parle du Tour de France.
"On n’a pas vu une arrivée du tour depuis 1997, l’arrivée à Marennes donc ça fait 20 ans… mais il faut savoir que le tour est passé quasiment tous les ans jusque dans les années 60".
Ce livre nous rappelle donc très opportunément que la Grande Boucle fut jadis une habituée de notre territoire maritime. Entre Nantes et Bordeaux, il fallait bien passer par là, même si le relief charentais n’était pas très propice aux envolées lyriques des forçats de la route.
Blaizeau rend cependant hommage aux Charentais qui se sont distingués depuis 1903 sur le Tour de France. Ils ne sont pas nombreux, 13 au total.
"On a André Trochu qui était de Chermignac et qui a gagné une étape en 1957 à Metz et on a Pierre Beuffeuil, né à l’Eguille, qui a gagné deux étapes en 60 et 66. Des bons indépendants régionaux qui, un moment, sont passés professionnels en tant qu’équipiers. Beuffeuil, par exemple, c’était un baroudeur, il adorait attaqué, c’était un combattant, il ne calculait pas, il fonçait, c’était assez rudimentaire comme stratégie de course, mais il n’y avait pas d’oreillettes à l’époque".
En tout, rien que La Rochelle a accueilli le peloton à 19 reprises. Beaucoup de grands noms du cyclisme ont passé la ligne d’arrivée au pied des deux Tours.
"Le Tour de France ne se gagne pas en Charente-Maritime, mais il peut se perdre en Charente-Maritime. Par exemple je raconte longuement comment Raymond Poulidor a perdu en 1972 pour s’être laissé piéger dans le marais vendéen et charentais vers le pont du Braud par une bordure avec un vent de trois quart qui a tourné… Poulidor quoi !"
La petite et la grande histoire de la Grande Boucle dans le 17 se côtoient au fil de plus de 300 pages passionnantes qui se lisent comme un roman. « Le Tour en Charente-Maritime, Une histoire d’hommes » est publié aux éditions Deserson.Reportage d'Éric Vallet, Pierre Lahaye et Mailys Gimenez :