Alors que le skipper charentais François Gabart, à la barre de son maxi trimaran avec Tom Laperche, fait face à des conditions météo très calmes au large du Portugal, les Imoca se préparent à affronter les tempêtes... à quai. En attendant de mettre les voiles à leur tour.
"Là, le vent vient vraiment de nous quitter, on est complètement arrêtés." A la vacation radio ce mercredi matin, François Gabart se montre philosophe. A la barre de son maxi trimaran avec son co-équipier Tom Laperche, le skipper charentais guette le moindre souffle d'air pour conserver sa désormais maigre avance.
"C’était prévu depuis le départ mais c’est vrai qu’il y a une répartition très inégale du vent dans l’hémisphère Nord. Trop chez vous, pas assez pour nous, mais on ne va pas se plaindre ! Le lever de soleil est magnifique, et je viens d’apercevoir Madère. On est content d’être là où on est. (...) Maintenant, il faut juste être patient". Après trois jours de course, SVR Lazartigue est toujours leader, des Ultim, d'une très courte tête.
Rester concentré à terre
Pendant ce temps-là, le reste de la flotte, privée de départ dimanche, se prépare à affronter la tempête Ciaran. Dans le port du Havre, tous les Imoca ont été positionnés le long des quais. "Les petits copains sont partis, donc on a un peu plus de place dans le bassin" explique Julien Pulvé, le coéquipier de Yannick Bestaven.
Comme tous les bateaux forcés de rester à quai, leur Maitre Coq V a été placé face au vent pour offrir le moins de prise possible aux rafales de plus de 150 kilomètres heure attendues ces prochaines heures sur le secteur.
On a aussi deux membres de l'équipe qui sont en surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour vérifier les amarres, les doubler si besoin. Maintenant il faut espérer qu'il n'y aura pas des débris volants qui pourraient percuter les bateaux, mais ça on ne peut pas le maitriser."
Pour beaucoup de skippers comme la Rochelaise Violette Dorange, l'objectif est désormais de se concentrer, à terre, sur le prochain départ. "On nous a dit peut-être entre dimanche et mardi" explique la navigatrice de 22 ans qui participe à sa première Transat Jacques-Vabre.
"Moi, je me prépare pour dimanche, pour être sûre. Notre parcours va sûrement être réduit de quelques jours, donc il faut refaire les sacs, refaire les points météo et se remettre mentalement dans la course."
En attendant le feu vert de la direction de la course, la Rochelaise a des fourmis dans la coque. Elle profite de cette semaine "en plus" pour prendre soin d'elle tout en affinant sa préparation. "Typiquement, ce matin j’ai bien dormi, bien mangé, je suis allée courir. Je me recentre sur moi pour me sentir bien et après, il faudra très vite préparer la météo et me remettre dans le bain."
Pour le duo Pulvé / Bestaven, rentré à La Rochelle dès dimanche dernier, l'attente se vit aussi "à la maison". "On retournera au Havre quarante-huit heures avant le départ. Mais on regarde la météo tous les matins. Une fenêtre va peut-être s'ouvrir lundi."