Le chef de file présumé d'un groupe d'ultradroite, un sexagénaire de Tonnay-Charente en Charente-Maritime, dont les autorités redoutaient "un passage à l'acte violent" contre des musulmans, a été remis en liberté vendredi sous contrôle judiciaire ainsi qu'un autre suspect.
Guy S., un policier à la retraite né en 1953 et vivant à Tonnay-Charente (Charente-Maritime), et un autre membre de ce groupe nommé "Action des forces opérationnelles" (AFO) avaient été incarcérés le mercredi 27 juin dans l'attente d'un débat ultérieur sur leur détention provisoire. Guy.S a été considéré comme le chef de file de ce réseau. Il a été placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. Ce contrôle judiciaire prévoit une interdiction de sortie du territoire, une interdiction de contacts et une interdiction de détenir une arme selon une source judiciaire au parquet de Paris.
Le parquet de Paris a fait appel de la décision du juge des libertés et de la détention concernant Guy S.
Les deux hommes font partie des dix membres présumés de ce groupuscule qui avaient été mis en examen le 27 juin pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", après quatre jours de garde à vue.
Quatre d'entre eux avaient été alors placés en détention provisoire et quatre autres avaient été libérés sous contrôle judiciaire.
"On ne comprend pas"
Les premiers éléments de l'enquête avaient mis en avant l'ambition de ce groupe de lutter "contre le péril islamiste". Aujourd'hui, la libération de Guy.S. pose de nombreuses questions et inquiète les représentants de la communauté musulmane."La communauté musulmane est indignée de cette libération expresse, on ne comprend" affirme Abdelouahed Tatou, secrétaire général de l'association cultuelle islamique de la Charente-Maritime,
36 armes à feu et des munition saisies
Trente-six armes à feu et des milliers de munitions ont été retrouvées lors de perquisitions chez des suspects, y compris des éléments "entrant dans la fabrication d'explosif de type TATP". Les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avaient alors surveillé des stages de survivalisme et de formation au combat.Ils avaient surtout établi que des membres "cherchaient à se procurer des armes" et que certains "avaient testé des explosifs et des grenades de confection artisanale".
Le parquet avait ouvert une information judiciaire le 14 juin, conduisant à ce coup de filet dix jours plus tard en Corse, en Charente-Maritime, dans la Vienne et en région parisienne.
Reportage de Fabien Farge et Marc Millet
La réaction du député de Charente-Maritime Olivier Falorni dans notre journal régional. Il est interrogé par Marie-Ange Cristofari