Après le coup de filet opéré le week-end dernier dans les rangs de l'organisation d'ultradroite "Action des Forces Opérationnelles", les gardes à vue des dix personnes arrêtées ont été levées cet après-midi. Elles vont être présentées à un juge antiterroriste en vue d'une mise en examen.
Deux hommes et une femme originaires du Poitou-Charentes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête. Il s'agit d'un sexagénaire vivant à Andillé dans la Vienne et d'un couple vivant à Tonnay-Charente en Charente-Maritime. Guy S., retraité de la police nationale est présenté comme le chef de file présumé de ce réseau. Il a été interpellé par le groupe opérationnel de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en compagnie de son épouse, âgée de 65 ans. Le maire de Tonnay-Charente nous avait indiqué lundi dernier qu'il était intervenu à plusieurs reprises lors des scrutins électoraux "comme surveillant des opérations de vote mandaté par le Front National".L'objectif du groupe "Action des Forces Opérationnelles" était de "lutter contre le péril islamique".
Dans un communiqué publié cet après-midi, le procureur de la République de Paris indique que le "groupe essayait de recruter de nouveaux membres et d’étendre son maillage territorial en se structurant au niveau régional."
36 armes à feu saisies
Le parquet de Paris indique que les premières investigations menées par les enquêteurs ont notamment permis d’établir que AFO (Action des Forces Opérationnelles) "proposait à ses membres des formations (combat, secourisme, topographie, air soft…)" et des "stages de survivalisme " et que "le groupe tenait des réunions et nourrissait des échanges au cours desquels les participants s’attachaient à définir des objectifs et des actions à mettre en oeuvre pour les atteindre".Certains membres cherchaient à se procurer des armes et avaient testé des explosifs.
Des armes ont été saisies au cours des perquisitions menées au domicile des dix personnes interpellées dans la nuit du 23 au 24 juin. Les enquêteurs ont notamment découvert 14 armes de poing, 22 armes d'épaule, plusieurs milliers de cartouches et des grenades à plâtre.
Sur les 36 armes saisies, "31 étaient détenues sans autorisation" précise le parquet de Paris.Des éléments "entrant dans la fabrication d'explosif de type TATP" ont été retrouvées chez l'un des suspects, a précisé le parquet.
Le placement en détention requis
Outre les trois sexagénaires interpellés dans la Vienne et en Charente-Maritime, les autres arrestations se sont déroulées en région parisienne (Yvelines, Val d'Oise et Hauts-de-Seine) et en Corse.Le procureur de la République de Paris a demandé le placement en détention provisoire de neuf des inculpés sur dix. Le dixième devrait faire l'objet d'un contrôle judiciaire.