VIDEO. En conflit avec la mairie de La Rochelle, le centre de loisirs de Cheusse n'accueillera pas d'enfants pour les grandes vacances

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A quelques semaines des grandes vacances, le centre de Cheusse, à Sainte-Soulle en Charente-Maritime, restera portes closes cet été. En raison d'un conflit avec la mairie de La Rochelle sur des travaux à effectuer dans les bâtiments d'accueil des enfants et sur la gestion financière des lieux, le personnel souhaite interrompre définitivement son activité. ©France télévisions

Depuis 1972, le centre de loisirs de Cheusse, à Sainte-Soulle, est fréquenté par des centaines d'enfants pendant les vacances. Son personnel vient de décider de mettre un terme à son activité d'accueil dès cet été, suite à un conflit financier avec la mairie de La Rochelle. Les parents ont lancé une pétition pour sauver le centre.

À Sainte-Soulle, le centre de loisirs de Cheusse ferme ses portes à quelques semaines des grandes vacances, et pour les parents des enfants inscrits, un casse-tête commence, doublé d'une course contre-la-montre pour trouver une solution de garde. Cécile Ollichon est illustratrice à son compte, et elle avait prévu d’envoyer son fils dans ce centre pour une bonne partie du mois de juillet. "Je suis un peu tombée de ma chaise parce que je n'étais pas du tout au courant des conflits qu'il y avait avec la ville de La Rochelle," confie-t-elle. "En tant que parents, on n'a pas forcément le nez dans la vie politique sur ces sujets-là et à regret, parce que du coup, j'ai appris du jour au lendemain que Cheusse allait fermer alors que je venais d'inscrire mon fils pour trois semaines."

Elle a lancé une pétition en ligne qui a réuni près de 750 signatures en quatre jours.

Un bras de fer oppose depuis plusieurs mois l'association UPAEL (Université populaire des amis de l'école laïque) qui gère la structure à la mairie de La Rochelle, autour de questions financières et de lourds travaux à réaliser. L'équipe du centre de Cheusse s’est réunie mercredi dernier, pour acter la fin immédiate de son activité. Face aux perspectives de fermeture du site, deux des dix salariés du site sont déjà en arrêt de travail, et la direction craint de nouvelles défections dans ses effectifs, ce qui rend impossible de prévoir l'accueil d'enfants, jusqu'à 120 par jour, pendant l'été : "Ce n'est pas une décision qui était simple à prendre", avoue Fabrice Defienne, le directeur du centre, "puisqu'il y avait un mal-être fort, aussi bien par rapport à l'insécurité dans laquelle l'équipe travaillait depuis des mois, voire des années, et puis le silence de la Mairie de La Rochelle par rapport à cette médiation."

L’association possède le terrain, mais c’est la ville de La Rochelle qui détient les murs depuis cinquante ans. Jusqu’alors, la mairie se chargeait de leur entretien. Or, ces dernières années, les bâtiments se sont considérablement dégradés, comme le montre Fabrice Defienne dans une pièce où s'entassent des lits de camp : "On se trouve dans l'une des deux pièces qui est fermée définitivement par la mairie de La Rochelle, vous avez des traces d'infiltration d'eau qui sont assez conséquentes, du moisi au plafond et une odeur assez désagréable puisqu'il y a une odeur de moisi."

Face à l’ampleur des travaux, La Rochelle souhaite mettre un terme au bail emphytéotique qui la lie à l'association, et lui céder les bâtiments pour un euro symbolique. Cette dernière rétorque qu'elle n’a pas les moyens de rénover les lieux : "Si la mairie n'est pas capable de faire des travaux à hauteur de 300 000 euros, une association qui a un budget d'à peine 600 000 euros n'est pas dans la capacité de faire ces travaux et de les valider financièrement."

La municipalité de La Rochelle verse déjà plus de 173 500 euros par an pour le fonctionnement du centre, et affirme que le bail emphytéotique est déséquilibré : "Il nous fallait investir énormément sur ce centre," explique Martine Madelaine, adjointe à la mairie de La Rochelle, en charge de la jeunesse et des affaires périscolaires. "Or, il est en dehors de la ville de La Rochelle, et nous avons d'autres projets, donc nous allons être partenaires de l'association si elle maintient l'accueil des enfants, il s'agit de trouver un nouveau modèle économique."

Une médiation est en cours, et plusieurs procédures judiciaires ont été engagées. En attendant, les parents cherchent un plan B pour l’été. La mairie rochelaise promet de trouver rapidement des solutions : "Dans l'urgence, on va régler les situations des enfants rochelais," assure l'élue. "On va tout faire pour éviter qu'ils soient dans des situations difficiles."

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