Pour le moment, quatre radars sont installés sur l'Île de Ré et un cinquième devrait bientôt voir le jour. Des mesures que ne comprennent pas les Rétais qui s'estiment ciblés, car l'été, avec l'afflux de touristes, impossible de rouler trop vite. Même les élus locaux montent au créneau et dénoncent un peu de zèle.
"Je pense que c’est une dépense qui n’était pas nécessaire." Sur l’Île de Ré, la population n’en démord pas, les radars tourelles récemment mis en place provoquent toujours la contestation. Au point qu’à peine installés, plusieurs de ces radars ont été vandalisés. Malgré cela, un cinquième radar devrait bientôt être installé. Du zèle pour les habitants, comme pour les élus locaux qui ne comprennent pas la démarche.
"Cinq radars sur 30 km"
"L’été, il y a énormément de monde, ça ne roule pas donc j’ai un peu l’impression que c’est pour flasher les locaux, surtout quand ils vont travailler le matin", dénonce une habitante, symbolisant l’état d’esprit des Rétais sur la question. "Je ne pense pas que ce soit justifié tous ces radars. La punition n’est pas la solution. Sans radars, on vivait et ça marchait très bien", pointe un autre habitant.
Lina Besnier, la maire de Saint-Clément-des-Baleines, partage l’avis de la population. "Cela va faire cinq radars sur un territoire de 30 km, c’est quand même beaucoup, relève l’édile. On a un petit peu l’impression que les automobilistes sont pris en otage." Selon la préfecture, le nombre de radars serait justifié par le nombre d’accidents sur les 15 dernières années.
Des accidents plutôt liés à la cohabitation avec les cyclistes
Mais selon Lina Besnier, le nombre d’accidents mortels n’est pas vraiment élevé sur l’île et que la vitesse n’était pas la première cause. "On avait posé la question à la gendarmerie pour savoir combien d’accidents en 2021 qui pouvait justifier ce nombre de radars. Il y a eu un accident mortel en 2021 et c’était une voiture qui avait fauché un piéton sur un trottoir. Il y a des problèmes avec les cyclistes qui ne sont pas éclairés la nuit, mais la vitesse n’a pas grand-chose à voir là-dedans.", assure-t-elle.
Un constat qui va dans le sens de celui que dressait déjà Dominique Greiller, capitaine des sapeurs-pompiers d’Ars-en-Ré, auprès de France 3 en novembre dernier. "L’accidentologie de l'île est liée à d’autres facteurs que la vitesse : les accidents mortels ou graves sont surtout liés à l’alcoolémie [...] et aux vélos", soulignait-il. Au lieu des radars tourelles, le capitaine des sapeurs-pompiers regrettait que l’État n’ait pas fait le choix des radars pédagogiques qui affichent la vitesse.
Au lieu de ça, les radars de l’Île de Ré sont amenés à fonctionner un seul à la fois. Chaque jour, un radar sera en marche aléatoirement. Un dispositif vicieux selon les habitants dont l’incompréhension et le ras-le-bol ne faiblit pas. En attendant le dernier radar tourelle qui devrait être bientôt mis en place, personne ne sait si ceux déjà installés fonctionnent. Pas même les élus locaux, de l’aveu de la maire de Saint-Clément-des-Baleines, Lina Besnier.