Cinq radars seront installés d’ici la fin d’année sur Île de Ré, pour une mise en fonctionnement à partir de janvier 2023. Sur place, les avis sont partagés. L’un des trois appareils déjà posés a même été scié le 9 novembre dernier.
Aussitôt installé, aussitôt scié. Un radar tourelle implanté dans la commune d’Ars-en-Ré n’aura pas tenu 24 heures avant de se retrouver au sol. Preuve du mécontentement des riverains. Dans la majorité, ils s’opposent au plan du conseil départemental de Charente-Maritime acté en 2017, qui vise à installer cinq radars (dont trois ont déjà été mis en place) sur 28 kilomètres.
Une carte de l'Île montrant les trois radars déjà installés sur l'Île
La vitesse, principal facteur d'accident ?
L’objectif serait de réduire le nombre d’accidents sur l’Île de Ré, qui atteint des records au niveau national. L’argument ne convainc pas toujours. Pour Dominique Greiller, capitaine des sapeurs pompiers d’Ars-en-Ré, "l’accidentologie de l'île est liée à d’autres facteurs que la vitesse : les accidents mortels ou graves sont surtout liés à l’alcoolémie [...] et aux vélos."
L’été, la vitesse sur l’Île est assurément plus basse car les routes sont embouteillées par les touristes. Alors, certains locaux pensent que ce sont surtout eux qui vont trinquer, comme Françoise Caillaud, poissonnière. "Ce sont des radars qui vont essentiellement marcher durant l’hiver, regrette-t-elle. Ce sont les Rétais qui vont vivre avec, tous les jours. On a besoin de nos véhicules pour aller à la criée. Le vélo, c’est pour le village."
Fonctionnement aléatoire
Pour limiter la vitesse, le capitaine des sapeurs pompiers, Dominique Greiller, aurait lui préféré des installations de radars pédagogiques, affichant la vitesse du véhicule. Les appareils tourelles, comme ceux qui sortent actuellement de terre, ont habituellement la possibilité de détecter l’utilisation du téléphone portable, l’absence de ceinture ou encore le non-respect des distances de sécurité.
Des caractéristiques redoutées par les résidents. Mais la directrice du cabinet du préfet, Marie-Elise Tilly, rassure : les radars de l’Île de Ré ne contrôleront que la vitesse. Une fois mis en marche, seul un des cinq engins fonctionnera à la journée avant de changer de manière aléatoire le lendemain.