Jean-Gilles et Roselyne jeunes retraités Rochelais viennent tout juste de rentrer à la Rochelle, leur port d’attache après un an sur l’Atlantique. Ils ont largué les amarres en juillet 2019. Leur objectif était de réaliser leur rêve, faire le tour de l’Atlantique.
A bord d’Abhaya leur voilier de 12 mètres le 19 juillet dernier, Jean-Gilles et Roselyne mettent le cap sur les Canaries avant de traverser et rejoindre les Antilles.
Depuis que je suis tout petit j’ai toujours navigué. J’ai roulé ma bosse un peu partout dans le monde et à 64 ans tous les voyants étaient au vert pour réaliser ce voyage.
Beau temps, belle mer escales de rêves jusqu’au Covid
« Le point d’orgue de notre voyage c’était d’arriver à New York et passer devant la statue de la liberté. Mais quand on est arrivé à Porto Rico, il n'était plus question d’avancer car le monde était à l’heure de la pandémie ». « Pourtant j’avais réservé notre place dans une marina à New York juste à côté de la statue de la liberté pour 15 jours. Mais face au Covid et à l’incertitude qu’a provoqué cette pandémie notre voyage a pris une autre tournure ».Ports et marinas fermés, quarantaine au mouillage
« Quand on a vu ça, on a décidé de revenir sur les Antilles. Vers la Martinique et la Guadeloupe on se sentait plus en sécurité vis-à-vis de la pandémie sur le territoire français ». « C’était un peu la panique on voyait les ports refuser les escales au moins dans les eaux territoriales françaises on savait que cela allait être plus facile et sécurisant rien que la langue c’est énorme ! Et puis on se doutait bien qu’on ne serait pas les seuls navigateurs dans ce cas ».Six semaines au mouillage en Guadeloupe
« On pouvait descendre avec notre attestation pour nous ravitailler et faire un peu de balade. Sincèrement c’était un moment très agréable on pouvait se baigner, se balader et faire nos courses avec nos attestations et puis nous étions avec trois bateaux de la Rochelle alors on s’est confiné entre Rochelais mais au large de la Guadeloupe ».CARTE du trajet de Roselyne et Jean-Gilles - Tout de l'Atlantique d'Abhaya
Un retour compliqué
« Fin avril nous nous sommes mis vraiment 14 jours en quarantaine histoire de ne pas embarquer, avant de traverser, un passager clandestin : le Covid. On a mis 20 jours pour traverser l’Atlantique mais quand nous sommes arrivés à Horta nous sommes restés 12 jours au mouillage. Tout était fermé sans pouvoir descendre. Il y avait 50 bateaux au mouillage, tout le monde rentre à la même époque, il a fallu que l’on s’entraide. » « Le milieu maritime est un milieu solidaire, nous étions tous dans la même galère, attendre les informations qui arrivent au compte goutte. En France la situation évoluait de jour en jour alors imaginez au milieu de l’Atlantique ! »Cap sur La Rochelle
« Lorsque le deconfinement a été mis en place et que la fenêtre météo était bonne on filé sans réfléchir on a même battu un record Horta La Rochelle en seulement neuf jours ».Jean-Gilles et Roselyne ont débarqué en début de semaine entre les deux tours de La Rochelle, et pour eux, et ce n’est pas facile d’atterrir. « On est en complet décalage avec la vie réelle. Nous avons passé un an en mer après un superbe voyage des conditions particulières, liées au Covid forcément, et là il faut se remettre dedans. On a plus l’habitude d’être assailli par le quotidien, le courrier, les assurances, bref il faut qu’on s’y fasse ».
Ces jours derniers, les deux navigateurs au long cours se sont promenés pour la première fois depuis un an dans leur ville, La Rochelle, la plus belle de l’Atlantique selon eux.
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