En vertu de ses pouvoirs, le premier magistrat de la commune est tenu de vérifier la conformité des listes électorales. Les justificatifs de domicile d'Alexis Blanc, jugés douteux, ne l'ont pas convaincu, loin de là. Il annonce avoir déposé une plainte pour faux et usage de faux.
Dans son communiqué, le maire de Rochefort annonce qu'après vérification, au moins une des trois pièces justificatives produite par Alexis Blanc (Centre) pour pouvoir voter dans la commune était un faux. Hervé Blanché (LR) déclare avoir transmis une plainte au procureur de la République de La Rochelle.
Sur ces trois pages et demie, il détaille les étapes administratives auxquelles s'est soumis Alexis Blanc pour s'inscrire sur les listes électorales de la ville, les demandes de pièces supplémentaires formulées par ses services, jusqu'à la vérification auprès d'Electricité De France de la réalité du contrat produit par le candidat, réputé habiter à Paris. Cette vérification auprès de l'opérateur, telle que rapportée par Hervé Blanché dans sa plainte, est en contradiction avec le document fourni.
Si l'infraction est établie, Alexis Blanc encourt jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 € d'amende.
Une vieille rivalité
Le conflit entre les deux hommes ne date pas d'hier. Ils se sont déjà affrontés lors des municipales précédentes, en 2014, et régulièrement depuis en conseil municipal. Alexis Blanc siège dans l'opposition, avec 2 autres membres de sa liste. Sa non-inscription sur les listes électorales de Rochefort ne compromet toutefois pas sa candidature au scrutin de mars prochain.Cet épisode intervient en parallèle à la dernière commission électorale, particulièrement agitée, comme le racontent nos confrères de Sud-Ouest. Alexis Blanc y contestait la conformité des inscriptions sur les listes d'Alain Burnet (co-listier d'Hervé Blanché et actuel maire de l'île d'Aix) et des parents du maire sortant. Ces accusations ont déclenché la colère d'Hervé Blanché, venu défendre sa famille en personne.
Plainte en réponse ?
De son côté, Alexis Blanc n'hésite pas à parler de "boule puante". Il se défend et transmet, en plus de son communiqué de presse, les pièces justificatives adressées à la mairie. Il pointe la concommitance entre cette réunion houleuse et la plainte déposée contre lui. Il envisage, dès qu'il aura confirmation officielle du dépôt de plainte, de poursuivre en justice à son tour le maire sortant pour diffamation et manœuvre frauduleuse de nature à fausser les résultats du scrutin.Cette deuxième infraction peut aboutir à l’annulation du scrutin et une déclaration d’inéligibilité pour son auteur.