Pierre Pallardy, ex-ostéopathe du "tout Paris" et auteur de best-sellers poursuivi pour viols ou agressions sexuelles sur près d'une vingtaine de patientes, a nié les faits mardi à l'ouverture de son procès devant les assises de Paris.
Avec AFP
Je maintiens ces dénégations et je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent, ça fait sept ans et demi que j'attends ce moment"
C'est en ces termes que l'accusé, élégant septuagénaire à la calvitie argentée, debout à la barre dans un impeccable costume bleu foncé a pris la parole au début des débats. Seize plaignantes ont confirmé à l'ouverture du procès se constituer partie civiles, sur 19 cas dans lesquels Pallardy est poursuivi.
Devenu kinésithérapeute, puis ostéopathe dans les années 1970, après une jeunesse d'orphelin ballotté entre institutions, Pallardy avait formé dans les années 1980/90 avec sa femme Florence le "couple idéal de la santé", comme les avait baptisés en une l'hebdo féminin Elle.
Il cite parmi ses clients Picasso, César, Joseph Kessel ou Marcel Dassault, publie des best-sellers sur le "bien-être". Avec son épouse ils ouvrent des clubs de remise en forme à Paris, puis à Deauville, enfin un hôtel-spa à l'île de Ré.
En 2004, une première plainte pour agression sexuelle sera classée sans suite. En février 2006, nouvelle plainte. La cliente décrit des attouchements, tentative de pénétration et questions insistantes de nature sexuelle lors de deux rendez-vous au cabinet du praticien, dans le très chic XVIe arrondissement de Paris.
A partir de ses agendas, les enquêteurs contactent d'ex-clientes. Plusieurs témoignent avoir été elles aussi victimes d'attouchements en 2004/2006, voire de viols. Toutes décrivent à peu près le même scénario: seins nus, Pierre Pallardy leur pratique d'entrée un douloureux massage du ventre qui les laisse sonnées. Ensuite il leur prend les seins dans les mains, les embrasse, se livre à des attouchements sur le sexe, voire tente des pénétrations.
Une de ses lignes de défense est rapidement apparue à l'ouverture du procès, avec le témoignage de sa femme, expliquant qu'en raison de problèmes de prostate, son mari était impuissant depuis 2003.
Pierre Pallardy encourt 20 ans de prison. Le procès est prévu jusqu'au 18 octobre.
Reportage de nos confrères de France3 National