Pilote professionnel, Maxime Pagnoux profite d'avoir pris un peu de hauteur pour immortaliser les paysages changeants de la Charente-Maritime. Pour son troisieme livre, "Là-haut", son terrain de jeu s'est considérablement élargi.
Sa passion de l’aviation est née à l’occasion d’un baptême de l’air offert par des amis pour ses dix-huit ans. "On a survolé les parcs à huitres de Marennes Oléron et l’instructeur m’avait un peu laissé le manche. Ça a été le déclic. Dès le lendemain je suis allé m’inscrire à l’aéroclub de La Rochelle". Maxime Pagnoux a commencé par passer son brevet de pilote privé. "C’est du pilotage de loisir. On vole sur des petits avions, et on va un peu partout en France. Où on veut, en fait. Et rapidement je me suis dit "Pourquoi pas en faire un boulot ?".
Parallèlement il pratiquait déjà la photo depuis quelques années.
A 15 ans on m’a offert un appareil et j’ai vite trouvé ça assez génial. Je photographiais tout ce qui m’entourait. Les animaux, des chevaux, du sport et rapidement des avions. J’aimais déjà ça, mais sans imaginer que j’en ferais un jour. Et quand je m’y suis mis, les deux ensembles, ça s’est fait tout naturellement.
Les premières photos aériennes, postées sur une page Facebook crée pour l’occasion "pour les amis et la famille", rencontrent rapidement un franc succès.
"Il y en a deux ou trois qui ont dû plaire plus que les autres, et les gens ont commencé à venir. A l’époque ça avait fait boule de neige et depuis il y a pas mal de monde. C’est sympa". Par sympa, entendez près de 100.000 internautes à suivre ses publications sur Facebook (50.000), Instagram (30.000) et Twitter.
Un premier livre, publié en 2015, regroupait les photos prises à l’occasion d’un tour de France réalisé pour parler de la maladie de Charcot (dégénérescence progressive des neurones liés au système nerveux). Les bénéfices avaient alors été reversé à l’association les Papillons de Charcot. "C’était plus pour marquer le coup qu’autre chose parce qu’il n’y avait pas eu beaucoup d’exemplaires. C’était un petit livre". Publié à compte d’auteur, il avait été tiré à 500 exemplaires. Sur le même principe, un second livre, tiré cette fois à 2.000 exemplaires, était sorti deux ans plus tard, centré cette fois sur les paysages de Charente-Maritime.
Toujours vu du ciel, forcément …
On peut faire un vol à 10h le matin, et à 14h, ou 17h, ce ne sera plus du tout la même chose. La mer change de couleur et avec la marée, le paysage aura changé lui aussi. Ce ne sera plus la même lumière, en fait tout change. C’est vraiment impressionnant.
Pilote professionnel dans une compagnie privée basée au Bourget, près de Paris, Maxime sillonne maintenant la planète, entre transport d’organes pour les hôpitaux de Paris et acheminement de passagers VIP en jet privé. Son nouveau livre "Là-Haut, les vols de Max" rend compte de son nouveau terrain de jeu, les vues aériennes du désert saharien côtoyant désormais celles des parcs à huitres du littoral Charentais.
Si les paysages évoluent, la méthode de financement du troisième opus reste inchangée : toujours édité à compte d’auteur, toujours à 2.000 exemplaires. "Le seul intérêt que j’aurais à passer par un éditeur serait d’être distribué en Librairie. Mais mon réseau est suffisamment grand pour que ça se vende tout seul, pratiquement. Pour l’instant je continue à tout faire tout seul, ça me convient comme ça".
"Là-haut" est ainsi proposé en précommande depuis le mois d’avril sur sa page Facebook et les réseaux sociaux.
L’accueil réservé au petit dernier est dans la continuité du deuxième. Peut-être même un peu plus. J’en ai déjà vendu 700 en un mois. Pour un livre qui n’est pas encore paru, c’est bien, je suis content. Avec ce qu’on vit tous en ce moment, il doit y avoir un besoin d’évasion. Ça fait du bien de prendre un peu l’air, et un peu de hauteur. Je m’attendais à toucher une majorité de Charentais, et au final non. Les commandes viennent d’un peu partout en France, beaucoup de région parisienne, et jusqu’en Belgique, Allemagne, Canada, Brésil … Je pense que ce sont pour beaucoup des expatriés, mais ça fait plaisir.
Le week-end dernier, Maxime a enfin reçu les cartons de son "Là-haut". Les commandes vont pouvoir commencer à être livrées. Comme pour fêter ça, il a publié un selfie de Thomas Pesquet sur sa page Facebook. "Les photos qu’il peut faire de là-haut sont assez extraordinaires. Et lui comme moi, ça part de notre passion commune pour l’aviation. Même si lui a réussi à monter encore plus haut, c’est la même démarche".
Maxime Pagnoux, chainon manquant entre le plancher des vaches et l’ISS ? "C’est ça. Je suis entre les deux".