A la quatrième semaine du procès, René Marratier, l' ancien maire de La Faute-sur-Mer en Vendée, entend dire "sa vérité" devant le tribunal correctionnel des Sables-d'Olonne, où il est interrogé à partir d'aujourd'hui.
Après une première quinzaine consacrée à l'audition des victimes, le tribunal, devant lequel comparaît notamment M. Marratier, principalement pour homicides involontaires, en est venu aux faits lors de la troisième semaine, en faisant déposer plusieurs témoins, cités par les deux parties, sur l'enquête.
Tout au long de cette dernière semaine de débats, le président Pascal Almy a tenté de déterminer si les agissements ou les manquements des élus de La Faute-sur-Mer, son ancien maire René Marratier en tête, avaient joué un rôle dans le drame du 28 février 2010. Dans le même temps la défense s'est employée à systématiquement recentrer les débats sur les défaillances de l'État.
L'absence de plan de secours et de plan communal de sauvegarde, l'absence de surveillance de la digue submergée par les flots, le défaut d'information aux habitants qu'une tempête s'annonçait, la délivrance de permis de construire illégaux ont-ils eu une quelconque responsabilité dans la mort de 29 personnes, piégés par la montée
des eaux?
Lundi, René Marratier, toujours conseiller municipal de La Faute-sur-mer a déclaré se sentir "responsable de ne pas avoir compris ce qui allait se passer cette nuit-là".
"Tout le monde traite M. Marratier de menteur depuis le début. (...) Mais tout le monde s'est trompé au moins autant que lui, les secours, les services de la DDE, la préfecture. Mon client va pouvoir dire sa vérité et le tribunal a maintenant les témoignages pour se rendre compte que c'est LA vérité", a souligné l'avocat auprès de l'AFP.
"Ce qui est jugé devant ce tribunal, c'est pas les maires en général, mais un maire. Qu'on pointe les défaillances de la DDE ou de l'État, on prend note. Oui, il y a eu cafouillage. Mais ça ne change pas les données de notre drame, 29 victimes à La Faute-sur-Mer le 28 février 2010", a pour sa part réagi Renaud Pinoit, président de l'Avif, l'association des victimes.
Suivront ensuite les auditions du fils de Françoise Babin , Philippe Babin, agent immobilier et président de l'association chargée de la surveillance de la digue submergée, et d'Alain Jacobsoone, à l'époque directeur départemental adjoint des Territoires et de la Mer.
La semaine pochaine , dernière semaine du procès, sera consacrée aux réquisitions et plaidoiries.
Les prévenus, jugés principalement pour homicides involontaires, encourent cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende. Jugement le 12 décembre.