En vertu d'une directive européenne, la chasse à l'oie cendrée doit s'arrêter fin janvier en France. Mais le gouvernement a pris un arrêté pour prolonger cette chasse en février, avec un quota de 4000 oiseaux à abattre. Une aberration pour la LPO, qui attaque la décision devant le Conseil d'Etat.
C'est une affaire qui se répète chaque année ou presque : le gouvernement tente de faire prolonger la période de chasse de l'oie cendrée en France, la LPO se mobilise et le Conseil d'Etat annule finalement l'arrêté ministériel.
Pourquoi ? Car conformément à une directive européenne de protection des oiseaux migrateurs, la date officielle de la fin de la chasse aux oies sauvages en France est fixée
au 31 janvier.
On ne chasse pas les oiseaux qui vont se reproduire
"On ne chasse pas des oiseaux qui vont se reproduire. Nous sommes en pleine migration, et on va vers la reproduction", souligne Nicolas Gendre, ornithologue LPO, à la Réserve Naturelle de Moëze-Oléron.
Cette année encore, donc, le ministère de la Transition écologique et solidaire a pris un arrêté pour prolonger l'ouverture de la chasse à l'oie cendrée jusqu'à fin février, avec un quota de 4 000 oiseaux à abattre. Et la LPO a attaqué cet arrêté devant le Conseil d'Etat, via deux référés, l'un qui vise la suspension immédiate du texte, et le second son annulation.
La Ligue de protection des oiseaux a déjà gagné à onze reprises dans la même situation. "On continuera notre combat tant que la loi ne sera pas appliquée" prévient Nicolas Gendre.
Si le quota est rempli ,"ce sont 4000 oiseaux qui ne vont pas se reproduire. On met en péril une espèce", estime Nicolas Gendre.
Pour justifier sa position, le ministère de la Transition écologique fait valoir dans l'arrêté que "l'oie cendrée est une espèce dont l'état de conservation est très favorable" au niveau européen. Sa population totale est estimée à un million à l'échelle du continent.
D'autre part, en août dernier, dans le cadre d'une réforme de la chasse, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) assurait que le président Emmanuel Macron s'était engagé à accorder une dérogation pour février, "avec un quota de 5.000 oies".
La LPO dénonce donc "le cadeau de trop fait aux chasseurs après la réduction du prix du permis national" ou encore les "piégeages traditionnels" comme la chasse à la glu, alors même que "la France prétend être exemplaire en termes de biodiversité" selon un communiqué.