La reconstitution de l'accident d'autocar qui a coûté la vie à six adolescents il y a tout juste une semaine à Rochefort (Charente-Maritime) a commencé jeudi matin à l'aube. Les forces de l'ordre ont installé un large périmètre dans lequle il est impossible de pénétrer.
La reconstitution, décidée par les deux magistrats instructeurs chargés de l'enquête, a débuté aux alentours de 07H15, heure à laquelle l'autocar de ligne, transportant principalement des lycéens et collégiens, était entré en collision avec un camion benne dont la ridelle latérale était ouverte, dans la zone portuaire de Rochefort.Un important dispositif policier est en place, bloquant notamment l'accès à l'avenue Victor-Louis Bachelar où s'était produit l'accident. Le camion impliqué dans la collision est arrivé sur les lieux de l'accident aux alentours de 07H30, a constaté l'AFP. Il n'était pas établi pour l'heure si le chauffeur du camion, âgé de 23 ans, mis en examen samedi pour homicides et blessures involontaires, et le chauffeur de l'autocar, contre lequel aucune charge n'a été retenue, étaient présents.
La reconstitution devait débuter sur le site des entrepôts d'Eiffage, d'où était parti le camion benne, à 800 mètres de l'accident, pour permettre de retracer le parcours du chauffeur et préciser son champ de vision.. Car une des interrogations de l'enquête porte sur la ridelle latérale du camion, qui a littéralement cisaillé un côté du car lors de la collision. Cette ridelle, selon le parquet, était ouverte à 90 degrés "depuis un certains temps" au moment du choc, car peu auparavant un automobiliste avait dû faire un écart pour l'éviter.
La question, avait indiqué la semaine dernière la procureure Isabelle Pagenelle, est de savoir "pourquoi elle était dans cette position" à la fois "inhabituelle et dangereuse", et "pourquoi le conducteur a gardé la ridelle dans cette position". Le chauffeur avait aussi dit avoir alerté sa direction mi-janvier d'un problème sur le vérin arrière de la ridelle.
L'accident avait choqué la ville de Rochefort, et encore plus Surgères, à 25 km de distance, où les six victimes, cinq lycéens et un collégien, étaient scolarisées. Le chauffeur du camion, qui conduisait ce véhicule depuis trois ans, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, en région parisienne, dans le cadre "d'une procédure d'éloignement". Le chauffeur du car avait vu sa garde à vue levée le soir même de l'accident, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui.