Sondage LPO : 70 % des Français ne se sentent pas en sécurité dans la nature, le dimanche

La Ligue pour la Protection des Oiseaux, dont le siège se trouve à Rochefort (17) vient de publier un sondage réalisé par l'institut IFOP auprès de 1 000 personnes à propos du sentiment de sécurité des promeneurs dans la nature, en période de chasse. Le résultat est clairement négatif. Explications.

Il ne fait plus bon se promener dans les bois, même quand le loup n'y est pas, le dimanche en période de chasse. C'est en tout cas le sentiment qui ressort du sondage réalisé par l'Institut Ifop les 13 et 14 décembre dernier auprès de 1 000 personnes, à la demande de la Ligue de Protection des Oiseaux et de sept associations.

La première question de ce sondage est très claire : "Vous sentez-vous en sécurité lorsque vous vous promenez dans la nature en période de chasse ?" et la réponse est sans appel, c'est "non" à 70 %.

Ce sentiment d'insécurité a évolué au fil des années. En 2009, à la même question, les Français étaient beaucoup plus partagés. Seuls 54 % des sondés se sentaient en insécurité dans la nature en période de chasse.

La deuxième question concerne une possible solution pour régler ce sentiment : "Seriez-vous favorable ou pas favorable à ce que le dimanche devienne un jour non chassé ?" Là encore, les chiffres ne laissent planer aucun doute : 78 % des sondés se disent favorable à ce que le dimanche devienne un jour non chassé.

Si l'on regarde plus attentivement cette étude, on remarque que les femmes de plus de 35 ans se sentent davantage en insécurité dans la nature en période de chasse, tout comme les habitants d'île-de-France, que l'on imagine pourtant moins friands de balades le dimanche.

Un autre chiffre interpelle Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO, "on constate que 74 % des ruraux sont inquiets, contre 67 % des personnes qui vivent en agglomération. Cela correspond à une évolution de la société. Les néo-ruraux veulent de la quiétude pour faire des randonnées ou se balader à vélo".

L'Office Français de la Biodiversité a fait le bilan pour la saison de la chasse 2021-2022, il fait état de 90 accidents dont huit mortels. Ces chiffres montrent une légère augmentation du nombre total d'accidents (80 en 2020-2021) mais dans un contexte tout de même de baisse générale depuis vingt ans.

"Le problème, ce ne sont pas les accidents corporels", rétorque Allain Bougrain-Dubourg, "ce sont surtout des problèmes relationnels. Les associations nous font régulièrement remonter les craintes des familles, qui n'osent plus sortir, car elles entendent tirer de partout".

Partager l'espace de la chasse et du territoire serait donc un moyen pour apaiser les tensions. Du côté du gouvernement, les solutions envisagées sont plus concrètes. Lundi 9 janvier, des mesures devraient être annoncées pour une meilleure sécurité dans la chasse, via la secrétaire d'État chargée de l'Écologie. Une première idée a déjà fuité, une application dédiée aux promeneurs pour savoir où ont lieu les chasses en cours.

C'est un gadget et un enfumage inacceptable.

Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO

"On marche sur la tête ! Et si un randonneur n'utilise pas l'application et qu'il prend une balle, il serait en faute ?", s'énerve le président de la LPO.

De leur côté, les responsables de la chasse agitent le chiffon rouge. "Si on interdit la chasse le dimanche ou pendant les vacances, dans cinq ans, la ruralité est à feu et à sang" s'insurge Willy Schraen, président de la Fédération nationale des Chasseurs.

De part et d'autres de la forêt, les acteurs du monde de la chasse et leurs opposants, seront très attentifs aux annonces du gouvernement.

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