C'était la tempête du siècle : 25 ans plus tard, la tempête de 1999 est encore dans toutes les mémoires

Les tempêtes Lothar et Martin ont traversé la France les 26 et 27 décembre 1999. Des vents de plus de 200 km/h ont ravagé le pays. La Charente-Maritime a été l'un des départements les plus meurtris. À Port-des-Barques, commune sur le front de mer, le souvenir de cet événement dantesque est encore bien vivace.

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Où étiez-vous les 26 et 27 décembre 1999 ? Si vous êtes assez âgés pour vous en souvenir, vous le savez forcément. Les tempêtes Lothar et Martin ont balayé et ravagé la France, marquant les esprits et les paysages pour des décennies.

« Le matériel écrasé par les murs, non, je n’imaginais pas », se désolait un chef d’entreprise de Charente. « Le jardin qui était le patrimoine de la ville. » Le maire de Cognac de l’époque avait des sanglots dans la voix devant ses arbres à terre.  « Le parc François 1ᵉʳ, 50 hectares ravagés. » Et cet élu encore de Château d'Oléron : « Ce sont les arbres qui tombent, les tuiles qui s’envolent, les bateaux qui partent à la dérive, c’est un raz de marée comme on n’avait jamais vu. »

Lothar a meurtri le nord de la France le 26 décembre. Martin a pris la suite le 27 dans le Sud. Ce fut la tempête du siècle. 92 morts, 2000 blessés. 6 % des forêts françaises à terre.

En région Poitou-Charentes, c’est la façade atlantique qui a été le plus touchée. Les vents ont dépassé les 200 km/h sur l'île d’Oléron. La Charente-Maritime présente le plus lourd bilan : 16 morts, 120 blessés, 3 200 personnes sans logement et des dégâts qui s’élèvent à un milliard d’euros.

En ce 26 décembre 2024, le soleil est de sortie à Port-des-Barques. C’est en Charente-Maritime, une charmante commune de bord de mer. L’une des premières communes sur la ligne de front de la tempête.

Vingt-cinq ans plus tard, le temps est radieux. Et plus rien ne rappelle ce terrible Noël 1999. « J’étais chez moi et nous attendions que cela passe », se souvient Pierre Geoffroy, aujourd’hui maire adjoint de Port-des-barques. « Nous voyions des objets passer et ça venait des cabanes, des appontements qui se trouvaient 100 mètres plus loin. »

Dans cette commune de 1 700 habitants, le bruit assourdissant du vent, des vagues de cinq à six mètres de hauteur, la digue qui a lâché, une centaine de maisons remplies d’eau et de vase en quelques minutes seulement. Le camping et le club de voile ont été anéantis. Les dégâts ont atteint un million d’euros.

« Port-des-Barques, avant, c’était une presqu’île avec des arbres et son bien vivre », témoigne Lydie Demené, l’actuelle maire de la commune. « Il y avait des arbres en centre-ville et sur le front de mer et comme une petite forêt sur l'île Madame. Le lendemain, c’était la désolation, les arbres étaient couchés et ceux qui restaient étaient tellement fragiles qu’ils ont dû être abattus. » Aujourd’hui, à Port-des-Barques, les habitants ont des vues dégagées sur la mer. « C’était impressionnant, ce sont des images qu’on garde en mémoire », continue l’édile.

Des habitants traumatisés

Sur les photos soigneusement rangées dans des albums, le camping n’est plus qu’un amas de débris. À l’époque, une cellule psychologique avait dû être mise en place pour soutenir les habitants. Un mouvement de solidarité a surgi du désastre.

Jeannine Renaud était il y a 25 ans la gardienne d’une colonie de vacances qui avait été réquisitionnée. Le réfectoire accueillait des gens pour manger, les chambres hébergeaient les bûcherons qui travaillaient au dégagement des arbres, et les machines à laver tournaient à plein régime au bénéfice des habitants en détresse. « Comme il n’y avait plus d’électricité dans le village, nous avions la chance d’avoir un groupe électrogène », relate-t-elle. « Les gens amenaient la nourriture de leur congélateur afin qu’elle ne soit pas perdue. »

Depuis, la commune s’est relevée. Il a fallu deux années. La digue a été reconstruite. On s’y promène avec bonheur en cette douce journée d’hiver de décembre 2024. Les arbres ont été replantés, mais ne sont pas encore aussi grands et verdoyants que leurs prédécesseurs. Le camping a été remis en état très vite, avant l'été suivant, économie touristique oblige.

Mais la tempête a marqué à jamais. Même Pierre Geoffroy, le maire adjoint, le reconnaît : « Quand il y a un coup de vent, oui, j’ai peur. Je me demande ce qu’il va se passer, comment nous allons nous réveiller le lendemain matin, quels seront les dégâts. » Un homme devenu hypervigilant qui contrôle sa commune avec minutie après chaque épisode de mauvais temps.

Surtout que neuf ans plus tard, Port-des-Barques a dû affronter une nouvelle tempête tout aussi traumatisante : c’était la tempête Xinthia.

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