La crise sanitaire due au Covid-19 oblige les gérants des campings à désinfecter entièrement les mobil-homes de location, ainsi qu'à les aérer pendant trois heures. Des contraintes qui pèsent sur le planning et les finances, mais rassurent et protègent les clients.
Christelle Mehennaoui est encore plus pressée que d'habitude. La gérante du camping Chauchamps à Vaux-sur-Mer, près de Royan en Charente-Maritime, doit faire face au chassé-croisé des juilletistes et des aoûtiens ce samedi 1er août. Un chassé-croisé forcément perturbé par le coronavirus.
Car, comme toute la société française, les campings ont dû s'adapter aux mesures de sécurité sanitaire décidées par l'Etat. Résultat : Christelle Mehennaoui et son équipe doivent désinfecter, à l'aide d'un virucide, la vingtaine de mobil-homes que les locataires ont libérée ce samedi matin.
Les locataires sortants ont eux-aussi dû respecter un protocole sanitaire avant de partir. "Ils ont fait le ménage à fond pour nous faire gagner du temps", explique la gérante du camping. Mais pas seulement. Pour faciliter le nettoyage des placards et tiroirs, tout leur contenant -la vaisselle notamment- a été vidé sur les tables.Je passe du virucide sur toutes les poignées, l'intérieur de tous les placards, la table, les interrupteurs... Tout ce que les locataires ont pu toucher.
"Un surcoût non-négligeable de 20%"
Quant aux linges de lit, les vacanciers sur le départ ont dû entièrement les défaire et les placer dans des poches en plastique. La majorité de la literie (protège-matelas, housse de couette, taie d'oreiller...) est envoyée au lavage, tandis que le sur-matelas en papier spécial Covid-19 se dirige immédiatement vers la poubelle.Pour pouvoir mettre en place l'entièreté du protocole entre les départs et les arrivées, Christelle Mehennaoui a décidé de "recruter quatre personnes le samedi, spécialement à cause du Covid-19. Avant, on s'en sortait à trois", complète-t-elle. Avec un investissement supplémentaire dédié aux produits de désinfection et au gel hydroalcoolique fourni aux locataires, la gérante estime "un sourcoût non-négligeable de 20%".
Et le coût du protocole sanitaire se mesure également en temps. Le temps de désinfecter, mais aussi d'aérer : trois heures, portes et fenêtres grandes ouvertes, pour faire s'envoler de possibles traces du virus dans l'air du mobil-home. En conséquence, les départs se font plus tôt le matin, et les arrivées sont retardées dans l'après-midi.
Des mesures que "les clients comprennent parfaitement, à en croire Christelle Mehennaoui. Ils sont ravis qu'il y ait ce temps. Ca les rassure." Et un client rassuré fait bonne pub. Le début de la saion a pris du retard, mais après le confinement, les vacanciers sont au rendez-vous de l'été. Plus d'une cinquantaine d'arrivées sont ainsi prévues au camping Chauchamps la semaine prochaine.