À Royan, les parents d'élèves se préparent à une rentrée scolaire masquée

Certains parents d'élèves ont été pris de court par l'annonce du Premier ministre jeudi dernier. À la veille de la rentrée, certains ont eu du mal à se procurer des masques pour leurs enfants.

Pharmacies de garde, supermarchés ouverts ; ce dimanche, à Royan (Charente-Maritime), à la veille de la rentrée scolaire, il fallait être chanceux pour réussir à mettre la main sur un paquet de masques pour enfants. Car il n'y a pas que les parents d'élèves qui ont été surpris par l'annonce de Jean Castex devant l'Assemblée Nationale jeudi. On le sait, depuis le mois de mai, le port du masque était obligatoire pour les collégiens et lycéens. Désormais, pour ce nouveau confinement, il le sera aussi dès 6 ans, donc pour tous les enfants des écoles élémentaires. Une annonce qui n'a pas laissé beaucoup de temps aux pharmaciens pour répondre à la demande.  

Depuis l'annonce, on a beaucoup plus de demandes pour des masques chirurgicaux pour enfants. Ça s'est vraiment intensifié depuis hier. On n'avait pas anticipé et on a passé commande seulement le lendemain. Mais ils n'arriveront qu'en début de semaine. Normalement, on sera plus facilement approvisionné qu'au mois de mai dernier où c'était très compliqué.

- Clara Meillet, pharmacienne à Royan

"Ils n'arriveront pas à le porter correctement"

"C'est très difficile d'en trouver" confirme une jeune maman rencontrée ce dimanche, "beaucoup sont en rupture de stocks et je pense que, dès qu'on a reçu le mail des écoles après l'annonce, tout le monde s'est rué dessus." 

Globalement, cette nouvelle mesure est prise avec résignation par les parents d'élèves interrogés ce matin. "Je pense qu'ils n'arriveront pas à le porter correctement" explique cet homme dont la fille de 6 ans et demi est en CP, "c'est l'âge où ils apprennent à lire et ça va être compliqué pour eux de s'exprimer correctement avec un masque sur le visage." 

"Depuis l'annonce du gouvernement jeudi, les masques ont baissé de 50%" 
nous dit une une jeune femme, "ils sont au même prix que les masques pour adultes. C'est un bon investissement si ça permet de protéger les enfants et toutes les personnes qui travaillent dans l'école. Mais il ne faut pas se leurrer, la distanciation sociale, les enfants, ils ne la respectent pas." 

Amandine est, elle, rassurée en sortant du supermarché où elle a finalement trouvé une boite pour sa fille.

Je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions, mais on s'y plie. On n'a pas le choix. Mais au moins là, elle ira à l'école avec des masques à sa taille. Ce n'est déjà pas très agréable alors, si ce n'était pas à sa taille, ça n'arrangeait rien.

- Amandine, mère d'élève

"En tant qu'enseignante, ça me semble compliqué"

Asymptomatiques, moins contagieux ou propagateurs et acteurs clé dans la diffusion du virus ? La communauté scientifique et médicale semble partagée sur le rôle des enfants dans cette pandémie. Le gouvernement, lui, a suivi l'avis transmis par le Haut Conseil de santé publique. Jeudi, chez nos confrères de France Info, Hélène Plard, directrice d'école et secrétaire départementale du SNUIPP 93, émettait des réserves sur cette nouvelle mesure.

En tant qu'enseignante, ça me semble compliqué. En tant que maman j'ai du mal à projeter sur des jeunes enfants ce que ça peut faire de porter un masque toute la journée. Ce que je vois surtout c'est qu'on est dans l'obligation, puisqu'aucune mesure n'a été prise depuis la rentrée de septembre même si on a tiré la sonnette d'alarme un grand nombre de fois pour avoir les équipements sanitaires, un nettoyage renforcé... Tout ce qu'il faut pour avoir des conditions sanitaires correctes dans les écoles. Là, la situation n'est plus tenable et donc on passe aux masques.

- Hélène Plard, directrice d'école

En France, on recense plus de douze millions d'écoliers dont la moitié sont élèves dans le premier degré.
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