Présentation d'une discipline méconnue au travers du portrait d'un des meilleurs français : le bodyboard, le petit frère du surf. Jean-François Desnoës participe depuis de nombreuses années aux manches de coupe du monde. Mais tout a failli s'arrêter après un grave accident de la route. 

Cela fait presque 20 ans qu'il répète quasi quotidiennement ces figures au petit matin, sur la plage de la Coubre de la Tremblade (Charente-Maritime). Jean-François Desnoës ne surfe pas : allongé sur une planche bien plus courte, au ras de l'eau, il fait du bodyboard. Cette passion le dévore depuis ses 9 ans.

"Ce que l'on cherche comme sensation, c'est frapper la lèvre de la vague, s'envoler, envoyer des gros tricks [des figures, NDLR] en l'air," explique Jean-François Desnoës.
 

Tahiti 2016, un tournant dans sa carrière

Le Royannais se souvient des vagues impressionnantes de la manche de Coupe du monde à Tahiti en 2016. Cette saison-là, il se classe finalement 86e sur 350 concurrents, en ne participant pourtant qu'à la moitié des épreuves de l'année.

Il fait alors partie des tout meilleurs bodyboarders tricolores. "C'est un événement marquant de ma carrière, de pouvoir faire l'Amérique du sud comme ça, après Tahiti - où j'ai passé un mois à expérimenter ces vagues gigantesques et dangereuses."

 


Reconquérir son corps

Et pourtant, tous ces souvenirs auraient pu ne jamais exister. En  2007, il percute violemment en moto une voiture au retour d'une séance d'entraînement. Le sportif souffre alors de multiples fractures et plusieurs semaines d'hospitalisation.

À la reconquête de son corps, Jean-François Desnoës suit un programme adapté de rééducation pendant un mois. Pour son club de Royan, difficile alors de le croire capable de remonter sur une planche.

"On pensait pas qu'il puisse un jour revenir à ce niveau-là et pas aussi vite, avoue Damien Faveau, représentant de la Ligue Nouvelle-Aquitaine de surf. Il s'est avéré que son côté physique et relax l'a vachement sauvé. Le deuxième atout de Jean-François, c'est aussi son mental."
 

Les sponsors, essentiels pour concourir

Le bodysurfeur peut aussi s'appuyer sur de fidèles sponsors pour l'accompagner. Julien Guérin est gérant d'un food truck et soutient le bodyboarder depuis maintenant deux ans. Son appui financier est indispensable quand la moindre manche de Coupe du monde, entre voyage, logement et vie sur place, peut coûter plusieurs milliers d'euros.

"Il le mérite, on est du coin et on se connaît depuis des années, souligne le restaurateur. C'est dur, tout seul,de trouver un sponsor. Alors il vient boire et manger et de temps en temps je lui donne un petit billet. La compétition, ça a un coût."

À 36 ans, Jean-François Desnoës veut croire que le plus dur est derrière lui, que le meilleur reste encore à venir. Son parcours de vie difficile lui permet aujourd'hui d'afficher une motivation plus forte que jamais.
 

Son moteur, alimenté à la détermination

"Ce que j'ai fait en 2016, tous les moyens que j'ai mis pour au moins faire ces 4 étapes sur 8, j'ai déjà passé le plus dur. Ce qu'il me faut maintenant ce sont des sponsors plus importants pour arriver à faire le plus de compétitions possible. La détermination elle sera toujours là parce que c'est passion, je n'arrive pas à en démordre et c'est elle qui m'a rendu aussi fort aujourd'hui."

Le Royannais fonde de grands espoirs dans sa participation à la prochaine manche de coupe du monde, à Lisbonne du 11 au 17 septembre, avant, peut-être, Nazaré, toujours au Portugal, début octobre. Pour rêver pourquoi pas de se faire définitivement un nom parmi l'élite du bodyboard planétaire.
 
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