Grève à la clinique Richelieu de Saintes, la direction a mis en place un compteur d'heures pendant le confinement

Le personnel de la clinique Richelieu de Saintes était en grève suite à la mise en place d'un système de compteur d'heures négatif. Les salariés devaient rendent les heures passées chez eux pendant le confinement. Le mouvement a pris fin suite à un accord trouvé entre les deux parties.

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Ce vendredi, 80% des 60 salariés de la clinique Richelieu de Saintes ont cessé le travail. Un mouvement de grève déclenché après que la direction a mis en place un compteur d'heures négatif pour le personnel qui est resté chez lui pendant le confinement. En d'autres termes, la direction a compté les heures des salariés passées à leur domicile et leur demande maintenant de les rendre. Elle ne paye pas les heures supplémentaires jusqu'à ce que le compteur soit revenu à zéro.

Un procédé dénoncé par la CFDT

Pour le syndicat CFDT, ce procédé est illégal, selon Gilles Vallée, le secrétaire départemental CFDT Santé et Sociaux, la direction peut prendre des jours de congés, mais ne pas récupérer ces heures-là.
Elle a d'ailleurs pris les jours qu'elle pouvait prendre comme nous explique une salariée en grève: "La direction nous a demandé de déposer nos soldes de congés, nos RTT, nos heures supplémentaires. Et maintenant elle nous met ce compteur négatif."
Si l'activité de la clinique a baissé pendant le confinement, certaines urgences étaient malgré tout assurées. Et la direction ajustait le personnel en fonction des besoins.

On nous disait l'après-midi que nous ne devions pas venir travailler le lendemain.

Une salariée en grève

Selon Gilles Vallée, de la CFDT,  la clinique Richelieu n'est pas un cas isolé : "Plusieurs entreprises de ce secteur ont fait la même chose en Nouvelle Aquitaine, elles ont mis en place le même compteur négatif."

Une dégradation des conditions de travail selon les salariés

La mise en place du compteur négatif a été une énième raison de se mettre en grève selon la CFDT et les salariés. Le personnel manque dans l'établissement. Dans tous les services il y a des besoins qui ne sont pas comblés.

Ça fait 17 ans que je travaille ici, on est passé de 120 personnes à 60 aujourd'hui.

Une salariée en grève

Dans l'après-midi de ce vendredi (03 juillet), une rencontre a eu lieu entre la directrice de l'établissement et les membres du CSE, mais elle n'a rien donné.

La directrice souhaite que le climat social s'apaise

Nathalis Criqui-Roulaud, la directrice de l'établissement affirme avoir tout fait pour préserver les salariés pendant la crise sanitaire. Elle déclare avoir voulu éviter le chômage partiel à tout prix : "Le fait de mettre des personnels soignants au chômage partiel alors que le personnel manquait dans certaines régions, c'était un peu compliqué." Pour ce qui est de ce fameux compteur négatif, elle explique avoir fait une interprétation de la loi.

Je ne sais pas si c'est légal ou pas, si ce n'est pas légal, on reviendra dessus.

Nathalie Criqui-Roulaud, directrice de la clinique Richelieu

Selon elle, tout ce qu'il était possible de faire pour éviter cela a été fait, et les compteurs ont été mis en place sur la base du volontariat. Elle n'ajoute aucun commentaire avant d'avoir consulté son service juridique au sujet de la légalité de ce compteur mais estime avoir tout fait pour protéger son personnel pendant la crise sanitaire, notamment en évitant le chômage partiel.

Avec un taux de gréviste de 80%, les personnels soignants et administratifs attentent donc des moyens humains et financiers pour améliorer leurs conditions de travail. 
Les grévistes de la Clinique Richelieu se disaitnt prêts a reconduire leur mouvement tout le mois de juillet.

MAJ 07/07/2020 - 20h00

Dans un communiqué, l'Union Départementale CFDT de Charente-Maritime indique que trois accords ont été trouvés avec la direction, lundi 6 juillet :
  • Gel des compteurs d’heures négatifs en attendant une décision de justice quant à la légalité de ce procédé.
Amélioration des conditions de travail par :
  • Le remplacement des arrêts et départs
  • L’anticipation du temps de formation des nouveaux arrivants à un poste
  • La mise en place de groupes de travail dans chaque service, avec participation de tous les intervenants
  • La résolution des dysfonctionnements liés au manque de matériel, de personnel et à l’organisation
  • L’amélioration de la communication entre les cadres de santé et les salariés
  • Revalorisations salariales.
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