Palme d'or, BAFTA, Golden Globes, César et même Oscar ! Le film "Anatomie d'une chute" enchaîne les prix les uns après les autres. Si l'intrigue se déroule dans les Alpes, une partie du film a été tournée au tribunal judiciaire de Saintes. Plusieurs fonctionnaires et agents ont même fait de la figuration.
Nouvelle récompense pour Justine Triet. Après avoir remporté la Palme d'or à Cannes en 2023, deux Golden Globes, un BAFTA à Londres et six César à Paris, la réalisatrice française reçoit le prix du meilleur scénario lors de la 96ᵉ cérémonie des Oscars.
Son long-métrage Anatomie d’une chute, qui comptabilise plus de cinq millions d’entrées, a été nommé dans cinq catégories, dont celle du meilleur film. La popularité grandissante de ce chef-d'œuvre a fait des émules : le tribunal de Saintes (Charente-Maritime), où une partie du film a été tournée, est sous le feu des projecteurs depuis le tournage.
"On est au cœur du film"
Durant la scène du procès, on peut apercevoir, à plusieurs reprises, Judicaël Ajorque. Figurante dans le film, Judicaël est greffière dans la vie au tribunal judiciaire de Saintes. Tous les fonctionnaires et agents du palais ont eu la possibilité d’être figurants.
“Du fait d’être silhouette, j’étais tout le temps avec les acteurs, la réalisatrice était souvent derrière, se souvient la greffière. On est au cœur du film. C'est un monde nouveau que l’on découvre et c’est passionnant.”
Si l’intrigue se joue dans les Alpes, c’est pour sa beauté, son authenticité, que le tribunal de Saintes a été choisi par la réalisatrice. “Nous n’avons apporté aucune modification, nous avons en revanche accepté que soient apportées des modifications à deux conditions : qu’elles ne trahissent pas le caractère solennel, esthétique, pour ne pas dire sacré des lieux”, détaille Jérôme Hars, président du tribunal de Saintes.
15 000 € pour une quinzaine de jours
Pans de murs peints en vert, revêtement des bancs en suédine. Et puis cette fresque au mur, représentant plusieurs allégories en lien avec la justice. “Nous avons décidé, nous les chefs de juridiction, le procureur et moi-même, de garder cette fresque qui, je trouve, habille esthétiquement ce mur qui était vide, et qui rehausse la salle d’une certaine solennité”, poursuit le président.
Pour filmer cette salle du Palais, les équipes d'Anatomie d'une chute ont dû débourser 15 000 euros pour une quinzaine de jours. C’est grâce au Bureau d’accueil des tournages de Charente-Maritime que ce cadre a été choisi.
“C’est un tribunal qui existe déjà en décor chez nous, au bureau d’accueil des tournages. C’est un tribunal en activité, mais qui se prête au jeu du cinéma”, explique Sandrine Zoller, responsable du bureau d’accueil des tournages de Charente-Maritime.
La dimension internationale que prend aujourd’hui le film de Justine Triet peut laisser présager un retour très positif pour le territoire Charente-Maritime. “Voir qu’il y a une filière technique qui est présente, qui travaille sur place. Tout cela fait que les producteurs peuvent se dire, c’est plutôt sympa de venir tourner en Charente-Maritime”, ajoute Sandrine Zoller.