Il y a encore deux ans, Alicia Coquet menait une vie de citadine à Bordeaux. Avec la crise sanitaire, elle a eu un déclic, et changé de vie pour réaliser son rêve : ouvrir un refuge pour animaux de la ferme sur ses terres familiales.
Les 16 pensionnaires de ce refuge ont un point commun : leurs propriétaires avaient décidé de les euthanasier, mais ils ont croisé à temps la route d’Alicia Coquet, qui les a sauvés. Chèvres, chevaux, âne, poules, coq, et bientôt cochons : la jeune femme, originaire de Fouras (Charente-Maritime) a fondé le refuge de la Métairie à Vénérand, près de Saintes (Charente-Maritime), en mai 2021. Elle accueille des animaux réformés de laboratoires, de centres équestres, des maltraités ou abandonnés.
Changement de vie radical
Auparavant salariée dans une entreprise de commerce en ligne à Bordeaux, Alicia fait partie des milliers de reconvertis du Covid. C’est pendant le premier confinement, qu’elle a passé sur ces terres héritées de son grand-père où elle a fondé le refuge, qu’elle a décidé de changer radicalement de vie. "J’ai quitté mon emploi l’été dernier, pour l’instant, je suis ici à plein temps", explique celle qui a toujours été passionnée par les animaux.
Au quotidien, Alicia n’est pas seule à gérer les six hectares sur lesquels paissent ses pensionnaires. Son amie d’enfance Wendy Maurat, qui vit à Fouras (Charente-Maritime), vient lui prêter main forte plusieurs fois par semaine. "Elle a beaucoup de travail mine de rien" glisse-t-elle, alors qu’elle nourrit les chèvres. "Je l’aide à tout faire, les nourrir, les brosser, les box, les enclos, planter les arbres, les semis… tout quoi, c’est même nous qui avons monté le poulailler !" lâche Wendy, qui s’est formée au soin des animaux de la ferme sur internet depuis qu’elle est bénévole ici.
Les animaux entretiennent les terres
Pour mener à bien son projet, Alicia est aussi soutenue par sa famille. Sa mère, qui lui donne un coup de main régulièrement, est admirative. "Au départ, j’étais inquiète, mais je trouve ça très beau d’être passionnée par la cause animale" sourit Valérie Jaguenaud. "Elle se consacre totalement aux animaux, peut-être parce qu’elle a été déçue par les humains", souffle-t-elle.
Guy Jaguenaud, son grand-père et ancien propriétaire du domaine, se réjouit de voir Alicia faire revivre ces lieux. Les animaux entretiennent les terres, qui, sans le projet de sa petite fille, seraient "devenues des friches, des ronces, ou peut-être qu’elles auraient été vendues aux agriculteurs à côté", explique l’homme.
Alimenté par les dons
Dans la famille, depuis le 18ᵉ siècle, la gestion de ces terres nécessite une attention particulière pour la tenante du refuge, qui doit faire attention à chacune de ses dépenses. Alimenté par les dons et par un système de parrainage des animaux, le refuge ne dispose que de peu de ressources, même si Alicia peut aussi compter sur un service de pension pour chevaux, mis en place sur une autre partie des terres.
"On a une grande surface, mais pas beaucoup d’animaux parce qu’on préfère que nos animaux profitent de l’herbe toute l’année, donc ils n’ont pas besoin d’être complémentés, ce sont déjà des frais en moins", explique Alicia, qui ne peut donc pas, pour le moment, accueillir davantage d’animaux.
Recherche bénévoles et parrains
S’ils vivent au pré à l’année, la gestion d’un refuge reste coûteuse. "La majeure partie, c'est quand même des frais vétérinaires, l’année dernière on en a eu pour environ 3 000 euros alors qu’on n'avait que trois équidés à charge et nos chèvres, c’est déjà énorme", précise-t-elle.
Pour pouvoir développer son refuge, Alicia envisage de reprendre un emploi à temps partiel. "L’argent récolté par le refuge, je préfère qu’il soit alloué aux animaux plutôt qu’à moi", ambitionne celle qui recherche des bénévoles pour son refuge. Pour aider Alicia à mener à bien son projet, il est aussi possible de parrainer l’âne Pipo, Major le poney, Cacahuète la chèvre et tous les autres.
Plus d’informations ici, sur le site internet de La Métairie.