Attaque à Angoulême. Profil de l'assaillant, enquêtes, cellule psychologique, ce que l'on sait de l'affaire

L'assaillant, blessé par balles par la police municipale, a été transféré au CHU de Poitiers en urgence absolue. Opéré mercredi soir, son pronostic vital n'est pas engagé. De leur côté, les démineurs ont pu vérifier le véhicule qu'il a stationné devant la mairie. Le centre-ville a été bloqué tout l'après-midi de mercredi. La mairie a rouvert au public ce jeudi matin. Deux enquêtes sont ouvertes.

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C'est aux alentours de midi, ce mercredi 21 août, qu'un homme pénètre en mairie d'Angoulême, bidon de carburant en main. Selon les premiers éléments de l'enquête, il a pu s'introduire dans les services municipaux, en forçant le passage, profitant de la sortie d'un employé. Il s'est alors dirigé, sans un mot, vers le bureau des élus, situé au premier étage. Deux assistantes s'y trouvent et le questionnent sur sa présence, ses intentions.

Toujours sans leur parler, il répand de l'essence dans la pièce, aspergeant l'une de ces deux femmes au passage. Elles parviennent à quitter toutes deux rapidement les lieux, en criant, donnant l'alerte aux policiers municipaux qui se trouvaient au même étage au moment des faits.

Inconnu des services de police

Un début d'incendie se déclare et la mairie est évacuée pendant que les agents municipaux tentent, en utilisant d'abord leur tonfa, de maîtriser l'individu. Mais celui-ci, très agressif, leur résiste. Dans son point presse, le préfet explique qu'ils ont été contraints de "faire usage de leurs armes à feu à plusieurs reprises". La procureure de la République précise, ce mercredi soir, que l'intrus brandissait une chaîne avec des tissus enflammés et que l'un des policiers a tiré deux coups de feu.

L'assaillant, grièvement blessé, évacué en urgence absolue dans un premier temps vers l'hôpital d'Angoulême, a été transféré, au vu de la gravité de sa situation. Il a été opéré le soir même à Poitiers, nous informait Stéphanie Aouine, la procureure de la République.

Son état de santé, désormais stabilisé, reste néanmoins, au lendemain des faits, incompatible avec une garde à vue. Il est âgé de 46 ans, de nationalité française et est "inconnu des services spécialisés". 

L'incendie a été rapidement éteint par les pompiers, le sinistre concerne quatre pièces attenantes. Demeurait l'inquiétude liée à sa voiture qu'il a garée juste devant la mairie. Sur le capot, sont tracés à la bombe quelques mots en arabe.

Le temps que les démineurs de la Rochelle interviennent, les restaurants et les commerces du centre ville ont tous été priés d'évacuer leurs clientèles et de fermer, le courant électrique a également été coupé dans l'ensemble du quartier. Toute dangerosité du véhicule abandonné a été levé aux alentours de 16h.

À partir de là, la police scientifique a pu le fouiller et le périmètre de sécurité, en vigueur en centre-ville, a été partiellement levé. À 18 heures, la circulation devant la mairie et l'accès au bâtiment restaient néanmoins interdits.

"Un regard noir"

Le maire de la ville Xavier Bonnefont raconte le déroulement des faits tels qu'il en a eu connaissance par les employées victimes de l'intrusion. Dans ce récit à nos confrères de France Info, l'homme apparaît plus que déterminé.

Voici les informations délivrées à la mi-journée par le préfet de Charente, Jérôme Harnois en personne, en compagnie du maire :

Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a également réagi sur le réseau X, et apporte son soutien.

Deux enquêtes

Placée sous la conduite de la procureure de la République, Stéphanie Aouine, une enquête est ouverte par le commissariat d'Angoulême contre l'assaillant pour tentative d'homicide aggravé et destruction de bien d'utilité publique par moyen dangereux, avec le renfort de division de la criminalité organisée et spécialisée de Limoges. En plus du véhicule, une perquisition a été menée mercredi après-midi au domicile angoumoisin de l'assaillant.

Ses motivations restent à préciser par les investigations. À l’heure actuelle, il n'est pas établi de lien avec un mobile terroriste, a également déclaré Stéphanie Aouine au cours de son point presse. Un interlocuteur parisien du parquet national antiterroriste est néanmoins avisé et suit l'affaire, notamment en raison de cette inscription taguée sur la voiture, signifiant "Il n'y a de Dieu que Dieu", et qui est la profession de foi des musulmans.

Une seconde procédure judiciaire concerne le policier municipal pour l'usage qu'il a fait de son arme.

Soutien psychologique

Une cellule psychologique a été mise en place l'après-midi même des faits pour soutenir les employés de la mairie ainsi que les deux fonctionnaires de police directement impliqués dans cette attaque. Comme eux, les deux assistantes qui ont fait face à l'assaillant sont particulièrement choquées.

Dans ses différentes déclarations à la presse, le maire Xavier Bonnefont a salué leur courage et leur sang froid dans ce moment plus qu'hostile. Il a également précisé qu'il était possible de différer la réouverture de la mairie au public, selon l'étendue des dégâts provoqués par les fumées de l'incendie et l'état moral des salariés. En ce jeudi matin, la police est présente devant le bâtiment, mais l'accès est autorisé.

Les salariés ont repris le travail, mais tous ceux qui le souhaitent peuvent bénéficier d'une écoute. La cellule psychologique a été installée directement au sein de la mairie.

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