Apologie du terrorisme à Angoulême : deux mois ferme en appel pour quatre prévenus

Quatre hommes ont été condamnés mercredi en appel à Bordeaux à deux mois de prison ferme pour "apologie du terrorisme", accusés d'avoir fêté dans un bar d'Angoulême l'attentat contre Charlie Hebdo qui avait fait douze morts le 7 janvier à Paris.

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Le 9 mars, ils avaient été relaxés en première instance par le tribunal correctionnel d'Angoulême. Le parquet avait fait appel. Les quatre hommes, âgés de 27 ans à 35 ans, étaient accusés d'avoir manifesté leur joie dans un bar de la ville à l'annonce de l'attaque contre le journal satirique, lançant "C'est bien fait, ils n'avaient pas qu'à insulter notre Dieu", "14 Blancs en moins, vive Allah, tournée générale !", selon des propos rapportés par des témoins.

L'affaire avait démarré après l'envoi par une cliente et lectrice de Charlie Hebdo d'une lettre au procureur de la République d'Angoulême dénonçant l'attitude des quatre hommes. Cette dernière n'était pas présente au moment des faits, mais se fondait sur les confidences d'une serveuse du bar. Les prévenus s'étaient défendus d'avoir tenu de tels propos, disant avoir manifesté leur joie après avoir gagné au tiercé.

La Cour d'appel de Bordeaux a toutefois souligné dans son jugement qu'aucun des prévenus n'avait fourni "la même explication" et jugés les faits "particulièrement graves", à savoir "la présentation sous un jour favorable d'un acte terroriste qui venait d'être perpétré le jour même et qui soulevait une émotion considérable dans le pays". Des peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme, et pour tous une amende de 1.000 euros, avaient été requises.

Les quatre hommes, déjà diversement condamnés, ont écopé de "deux mois de prison ferme sans aménagement" de peine, selon la décision de la cour d'appel. L'un d'entre eux a également été reconnu coupable de "subornation de témoin" pour avoir proféré des menaces à l'égard d'une serveuse ayant témoigné auprès des enquêteurs.
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