Autisme : trois écoles pilotes en Nouvelle-Aquitaine

Alors que le Premier ministre présente les détails du 4e "Plan Autisme" ce 6 avril 2018, coup de projecteur sur une expérimentation menée en Nouvelle-Aquitaine. Corrèze, Charente et Haute-Vienne : le dispositif ARAMIS, née au Canada, est en place dans 3 écoles de la région.

ARAMIS, c'est le nom de ce dispositif d'accueil des enfants autistes en milieu scolaire. Testé depuis janvier 2016 à l'école de Saint-Germaine-les-Vergnes (Corrèze), il a fait son entrée à l'école élémentaire de Boisseuil (Haute-Vienne) pour l'année scolaire 2017-2018. Il est également en place dans un établissement d'Angoulême (Charente). ARAMIS est un système de classe "d'autorégulation" mis au point par Stéphane Beaulne, chercheur clinicien et professeur à l’université de Nipissing (Ontario, Canada).

Si le dispositif est pilote, il s'appuie néanmoins sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé, ANESM (agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) et les directives de l'Agence régionale de Santé. Il ne s'agit donc pas d'une prise en charge farfelue, mais d'un programme novateur.  

L'idée générale est de permettre à l'enfant souffrant de trouble du spectre de l'autisme (TSA) de suivre une scolarité dans un milieu dit "ordinaire" et par cette scolarisation lui permette de progresser, à cela, rien de vraiment différent avec les autres dispositifs existants. Là où ARAMIS (AutoRégulation de l’Autisme en Milieu d’Inclusion Scolaire) se démarque d'ULIS ou de l'UEMA, c'est que l'accueil de l'élève se fait toujours dans une classe "normale" mais surtout l'ensemble de la communauté scolaire (autres enfants, enseignants, personnels…) est intégré au dispositif et les bénéfices rejaillissent ainsi sur l'élève mais aussi sur ceux qui l'entourent.


Gagnant-gagnant


L'inclusion (le fait d'inclure et non pas seulement d'accueillir régulièrement ou ponctuellement un enfant autiste) est l'un des aspects d'ARAMIS. Si un accompagnement médico-social est évidemment organisé, il ne s'exerce que dans des phases de "sas émotionnel" pendant lesquelles l'élève va apprendre à gérer ses troubles avec un éducateur spécialisé. Tout le reste du temps, l'enfant est "coaché in vivo" dans une classe ordinaire avec un travail réalisé sur l'ensemble de l'environnement scolaire : finie la stigmatisation, la démarche se veut po-si-tive.

L'autre aspect du dispositif est l'autorégulation 
: un processus qui s'appuie sur le comportement des élèves, la maîtrise de leurs émotions, il s'agit pour l'enfant de "réguler" lui-même son stress et sa concentration pour améliorer l'apprentissage. On voit alors que cette "technique", qui est en première intention destinée aux enfants présentant un TSA, peut très bien trouver son application auprès de tous les élèves. 

Les enseignants sont formés à ARAMIS. C'est le cas pour les instituteurs de Boisseuil qui ont suivi cette formation pendant 3 jours. Ils ne sont plus seulement "sensibilisés" mais font partie intégrante du dispositif tout comme leurs élèves qui bénéficient d'un partage de connaissance sur des apprentissages communs et du bien-vivre ensemble. C'est donc toute l'école qui participe au programme.

A Boisseuil, l'école Guy Monnerot accueillera sur 2 années, 10 élèves avec des troubles autistiques. Pour l'année scolaire 2017-2018, une classe a été créée pour faire face à l'augmentation des effectifs (+ 3 élèves) et soulager les classes qui accueilleront ces enfants. Nous nous y sommes rendus en janvier 2018.


Depuis septembre 2017, l'école de Boisseuil accueille des enfants autistes en classe "ordinaire", en appliquant une pédagogie venue du Canada. Intervenants : Romain, 10 ans / Laurence Chantraine, Professeur des écoles / Stéphane Beaulne, Professeur clinicien / Amélie Lobre, Enseignante d'autorégulation / Guillaume Varenne, Educateur spécialisé ©F3 Limousin

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