Le festival de la BD, c’est un rendez-vous pour de nombreux passionnés. Parmi eux, un collectionneur angoumoisin qui possède près de 10 000 bandes dessinées, mais pas n'importe lesquelles.
Michel Cavaillé se confesse avec le sourire, mais cette petite phrase glissée à la fin de notre interview résume à elle seule la raison de notre reportage et explique son impressionnante bibliothèque. Plus de 9 700 bandes dessinées sont rangées dans une pièce (peut-être plus depuis que nous l’avons vu il y a trois jours).
Je ne sais pas lire sans posséder, c’est un peu le problème.
Michel CavailléCollectionneur
Des œuvres contemporaines, aux bécassines des années 20, cette bibliothèque est un trésor pour les connaisseurs, une merveille pour les novices. Ce qui est certain, c’est que seule une passion a pu permettre un tel chef-d’œuvre.
"Tout a commencé lorsque j’étais gamin, dans le journal Sud Ouest il y avait des strips de Bande Dessinée avec notamment Flash Gordon, se souvient le collectionneur. Après évidemment, j’ai lu Astérix et Tintin, mais mon coup de foudre a vraiment été pour les Naufragés du temps, ce fut une révélation".
Depuis, Michel ne cesse de s’évader à travers ses différents ouvrages.
"J’aime les BD qui sortent du cadre, avec un monde imaginaire, des planètes avec une géométrie complètement différente, des personnages peu communs, innovants. Je cherche le décalage et cela me permet d’être un peu ailleurs, car notre monde actuel est tout de même un peu compliqué, soyons honnêtes", humorise l’homme de 67 ans.
Chez le bouquiniste, Michel trouve souvent son bonheur, même s’il ne cherche finalement rien de précis. C’est justement l’alliance de ses deux passionnées qui fonctionne à merveille.
"Cela fait du bien de venir chez Bernard, car j’aime venir chiner et trouver des pépites d’occasion, raconte Michel. Il y a un rapport charnel quand j’y entre. Je prends un bouquin, je l’ouvre et quand je suis vraiment intéressé par le dessin, que je prends plaisir à ouvrir la bande dessinée, hop, je l’achète".
L’odeur du papier, le toucher, il peut chiner jusqu’à 200 livres par an
"J’ai toute ma collection dans une base de données sur mon téléphone, je l’ai donc toujours dans ma poche quand je pars chiner, rigole Michel. Je dois être attentif et bien vérifier, car parfois, il y a des pièges pour des rééditions".
Avec près de 5 000 bandes dessinées publiées chaque année, ce passionné a de quoi continuer à rêver.