Le quotidien départemental avait couvert une manifestation des gilets jaunes durant laquelle un pantin à l'effigie d'Emmanuel Macron avait été décapité. Les journalistes ont été entendus comme mis en cause. Les organisateurs de l'événement ont également été auditionnés par la police.
Les images avaient fait le tour des télévisions et provoqué la colère du gouvernement. Un pantin à l'effigie du président de la République Emmanuel Macron avait été décapité lors d'une manifestation des gilets jaunes à Bourgines. La scène avait été filmée puis diffusée sur internet.
Trois journalistes entendus par la police
L'affaire a pris une nouvelle tournure jeudi 27 décembre. Trois journalistes de La Charente Libre, un reporter, un photographe et un rédacteur en chef adjoint, ont été entendus par la police à Angoulême pour "provocation non suivie d’effet au crime ou délit par parole, écrit, image ou moyen de communication au public par voie électronique".
Ils se sont rendus à l'audition non pas en qualité de témoin mais en tant que mis en cause. Le quotidien avait notamment couvert la manifestation pendant laquelle la décapitation fictive a eu lieu.
Trois gilets jaunes bientôt en garde à vue
Ce vendredi 28 décembre, trois des organisateurs de l'événement étaient également entendus par la police. Ils risquent d'être placés en garde à vue. Leur identification a été permise car leurs noms étaient inscrits sur la déclaration de manifestation faite en préfecture.
Ils sont visés par une enquête pour "provocation au crime et outrage". Les auteurs risquent entre 6 mois et 5 ans de prison. Pendant l'audition des trois organisateurs, des gilets jaunes sont venus montrer leur soutien.
Le gouvernement avait fermement condamné le simulacre. Les faits avaient été rapidement signalés par la préfecture de Charente au Parquet d'Angoulême. Le Premier ministre avait notamment déclaré sur Twitter qu'il était "hors de question de banaliser de tels gestes qui doivent faire l’objet d’une condamnation unanime et de sanctions pénales".