La ministre de la Culture, Rachida Dati, était au festival de la BD d'Angoulême, samedi. Elle a notamment dit son soutien "aux auteurs et aux éditeurs", en particulier "les petits" qui "prennent des risques".
Le festival de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) a été, cette année, le premier grand bain de foule de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati, tout juste de retour d'une visite d'État en Inde avec le président de la République, Emmanuel Macron.
Samedi 28 janvier, la ministre a déambulé dans les bulles du festival, à la rencontre d'auteurs, d'éditeurs et du public. Elle a notamment rappelé que pour elle, la bande dessinée restait un vecteur de culture.
"Moi, je considère que cet outil — ce bien qui permet d'accéder à la culture et de faire accéder à la culture le plus grand nombre —, évidemment, il faut pouvoir préserver ces auteurs qui sont pour la plupart de jeunes auteurs, des auteurs très créatifs", a déclaré Rachida Dati.
Elle a également loué ces "petits" éditeurs qui "prennent des risques".
Dans les allées, certains soulignaient qu'ils espéraient que le travail engagé avec la précédente ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, se poursuivrait.
"On avait commencé à faire un bon boulot au niveau éditorial avec la ministre précédente, remarque Frédéric Lavabre, fondateur des éditions Sarbacane. Deux ans, c'est assez court, elle s'en va. C'est un peu dommage. Tout ce qui avait été mis en branle allait aboutir..."
La nouvelle ministre, qui a longuement rencontré éditeurs et auteurs de BD, a loué "la diversité du secteur".
"Je trouve que, quand vous prenez tous les secteurs de la culture, la bande dessinée est le secteur qui a évolué le plus rapidement, sur le fond, mais aussi sur la forme. Ça devient maintenant quasiment (sic) des œuvres d'art", a-t-elle souligné.
Ironie et manifestants hostiles
La visite de Rachida Dati suscite aussi l'opposition d'une partie de la profession et du public. Un cortège a ainsi défilé samedi après-midi dans le centre-ville d'Angoulême.
#Angoulême #BD Un groupe de manifestants hostiles à la visite de Rachida #Dati chante devant la mairie, loin de la ministre de Culture. Le cortège officiel est passé par le musée, où expose l'illustrateur italien Lorenzo Mattotti. A 16h30, Mme Dati rencontre éditeurs et auteurs pic.twitter.com/Os8oUUp2Ao
— Sarazin Olivier (@o_sarazin) January 27, 2024
Dans les allées du festival, la nomination et les premières déclarations de la nouvelle ministre ont suscité plus d'ironie que de rejet.
"Je trouve ça bien qu'une autrice de bande dessinée soit au ministère de la Culture, quoi ! Franchement, ça fait plaisir, on va être bien représentés", confie, sourire aux lèvres, Mara Kabar, autrice de Géraldine et le monde laborieux du livre (Ed. L'Œuf).
"C'est un drôle de casting et un drôle de personnage, je ne l'attendais pas forcément dans ce rôle-là. Un peu à contre-emploi", lâchent Ulysse et Gaspard Gry, auteurs du webtoon, Un Monde en pièces (Ed. Presque Lune).
Mais sur le dossier récurrent de la précarité des auteurs de BD, elle a renvoyé dos à dos éditeurs et organisations représentatives des auteurs, qui, pour l'instant, discutent de manière infructueuse.