L'exposition de Bastien Vivès, qui suscite la polémique par rapport à ses bandes dessinées jugées pédopornographiques par certains, est déprogrammée du Festival de la BD d'Angoulême qui aura lieu en janvier prochain.
Le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême a décidé de déprogrammer l'auteur Bastien Viviès. Il était invité à faire une exposition libre, à partir du 26 janvier, dans le cadre du festival. Depuis plusieurs jours, la polémique avait pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux. Des pétitions demandaient la déprogrammation de l'auteur controversé. En raison : ses ouvrages montrant des scènes pédopornographiques.
L'exposition annulée
"Cette annonce a suscité, au cours de ces derniers jours, de nombreuses prises de parole d’internautes. Certaines sont diffamatoires à l’égard de l’auteur concerné et du Festival d’autres, mesurées et argumentées, attestent de la sensibilité et de l’engagement à l’égard de la cause de l’enfance et des femmes. Ce sont ces dernières que le Festival voulait et veut entendre. Pour cette raison, il avait entrepris de se concerter avec ses partenaires afin d'envisager une prise de position qui les prennent en compte", explique le Festival dans un communiqué.
Mais, de nouveaux faits ont "radicalement changé la nature de cette situation et imposent dorénavant au Festival la nécessité d’annuler cette exposition".
Des intimations à l'encontre des membres du Festival
Des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès mais des membres de l'équipe du Festival ont été également reçus des intimidations. "Il n’est dès lors pas possible pour l’événement d’envisager que sa programmation puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, potentiellement, dans quelques semaines, sur ses festivaliers", souligne le Festival.
"La vraie justification aurait dû être que ses BD sont inacceptables"
Arnaud Gallais
Arnaud Gallais, activiste du droit des enfants, qui avait lancé une pétition pour la déprogrammation de l'auteur, ne comprends pas les motifs avancés par les organisateurs du Festival. "La vraie justification aurait dû être que ses BD sont inacceptables". Il ajoute, "s'il y a eu des menaces, c'est que ni l'État, ni le conseil départemental ne se sont positionnés".
Le Festival espère contribuer à ramener de la sérénité
Le Festival tient à revenir sur certains points : "L’exposition reposait sur la présentation de créations originales inédites et non, comme l’évoquent de nombreux commentaires fantaisistes, de contenus tirés de son œuvre". Enfin, "le Festival rappelle, à cet égard, qu’à sa connaissance, l’auteur, actuellement incriminé sur les réseaux sociaux, n’a fait l’objet d’aucune plainte de quelque nature que ce soit."
Le Festival espère que cette annonce "contribuera à ramener de la sérénité dans une situation qui l’exige désormais, et forme des vœux pour que les invectives et menaces cèdent la place au débat".
À 12 h, les deux pétitions réunissaient plus de 100 000 signatures.