Ce mercredi 6 février, un nouveau procès s'ouvre à Lyon. Le céréalier charentais, intoxiqué par un herbicide en 2004, bataille contre la firme américaine pour prouver la dangerosité de certains produits mais aussi pour faire reconnaître son état de santé dégradé.
Paul François profite de ces derniers moments au calme en Charente, avec ses amis, avant de partir dans une nouvelle bataille judiciaire. Il a rendez-vous à Lyon pour affronter Monsanto et se replonger dans le dossier. C'est la quatrième fois.
J'y vais serein... en me disant, en tous les cas, on s'est donné à fond. On a été transparents pour le faire, on a mis beaucoup d'énergie. Au contraire de Monsanto, on n'est pas dans la mauvaise foi ; à chaque fois qu'ils ont demandé un élément, on a répondu.
Déterminé mais fatigué
Le céréalier charentais a été empoisonné en 2004 en inhalant accidentellement du Lasso, un herbicide retiré depuis du marché. Les dégâts sur la santé de Paul François sont irréversibles.
Par deux fois, les tribunaux ont reconnu sa maladie professionnelle. Demain, Monsanto contre-attaque après s'être pourvu en cassation. Pour le géant de l'agrochimie, les risques du produit figuraient bien sur l'étiquetage.
Mais au-delà de l'étiquetage, il y avait un produit dangereux, et elle ne pouvait pas l'ignorer ! Je le rappelle, il a été interdit au Canada en 1985, sur le marché américain dans les années quatre-vingt-dix, même date dans la plupart des pays européens. Monsanto dit : La France ne l'a jamais interdit, c'est l'Europe qui l'a interdit. Vous voyez dans leur cynisme et leur mauvaise foi jusqu'où ils vont
Est-ce que l'on peut commercialiser un produit en sachant qu'il est toxique et dangereux pour la santé même si une étiquette le précise ? C'est la question qui est posée à la cour d'appel de Lyon.