Les opposants à la politique "libérale" du président Emmanuel Macron se mobilisent aujourd’hui pour la quatrième fois depuis la rentrée pour dénoncer les ordonnances, en vigueur depuis septembre.

Les manifestants espèrent être entendus par un gouvernement déterminé, déjà passé à d'autres réformes. "Il n'y a que ceux qui ne font rien qui sont sûrs de perdre", a expliqué cette semaine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

Quelque 170 manifestations sont au programme de cet appel, lancé avec FO --une première depuis le début du quinquennat--, Solidaires, la FSU et des organisations de jeunesse (Unef, UNL, Fidl).

Parmi ces rassemblements, plusieurs ont eu lieu en Poitou-Charentes à Niort, Poitiers ou encore Angoulême. En Charente, 200 personnes bloquent jusqu'à 13h le rond-point de Girac. Écouter un des responsables de FO dans ce département, interrogé par Christophe Guinot.

Convaincus que la mobilisation reste l'outil le plus "efficace" de contestation, ces organisations espèrent se faire entendre de l'exécutif, afin qu'il revoie sa "politique libérale visant à accroitre les inégalités au profit d'une minorité".

Au delà des ordonnances, les syndicats s'insurgent contre la hausse de la CSG, les mesures d'économies dans la fonction publique et s'inquiètent de la future réforme de l'assurance chômage. 
A leur côté, défileront des militants de la France Insoumise, même si Jean-Luc Mélenchon a reconnu qu'Emmanuel Macron avait "le point pour l'instant". Le chef de file des Insoumis impute partiellement cet échec aux syndicats, qui ont refusé sa main tendue pour mener la contestation syndicale, au nom de leur indépendance.

Les ordonnances ont également mis en exergue les divisions entre les syndicats: malgré des tentatives, ils ont échoué à organiser une action unitaire. "On a rarement eu, voire jamais, un mouvement syndical en France aussi fracturé", analyse l'historien Stéphane Sirot. "Macron fait un peu comme Sarkozy en début de quinquennat: il a un agenda social très chargé, il met la pression sur les syndicats, ça a tendance à les paralyser ou à leur dicter leur comportement", explique Dominique Andolfatto, professeur à l'université de Bourgogne.

"Libre accès à l'enseignement supérieur"

Le gouvernement a ainsi déjà mis le cap sur le nouveau volet de réformes sociales : l'apprentissage, dont la concertation a été lancée la semaine dernière, et la formation professionnelle. Pour cette dernière, le ministère du Travail vient de remettre au patronat et aux syndicats le document qui doit leur servir de base de négociation. Il leur a donné jusqu'à fin janvier pour rendre leur copie. Le projet de loi doit être présenté en avril prochain et réformera aussi l'assurance chômage, autre sujet sensible sur lequel le gouvernement entretient le flou pour le moment.

Toutefois, les syndicats refusent de tourner la page des ordonnances, qui doivent encore faire l'objet d'une ratification, et déplace la bataille sur le terrain judiciaire: la CFDT et la CGT ont déposé des recours devant le conseil d'Etat pour contester plusieurs mesures et FO prévoit d'en former.
L'appel de jeudi est large. Plusieurs organisations lycéennes, étudiantes ou enseignantes (Unef, Snesup-FSU, UNL) appellent aussi à battre le pavé pour contester le projet de loi redéfinissant les modalités d'entrée à l'université. Ce texte, qui doit être présenté la semaine prochaine en conseil des ministres, menace "le libre accès à l'enseignement supérieur", selon elles.

La première mobilisation contre les ordonnances avait réuni dans toute la France le 12 septembre entre 500.000 (selon les syndicats) et 223.000 personnes (police). Mais le mouvement s'est nettement essoufflé au cours des deux journées de mobilisation suivantes.
Un cinquième appel n'est pas encore à l'ordre du jour. Toutefois, des associations comme Attac ou droit au logement (DAL) et des sections de la CGT et Solidaires, regroupées dans le collectif "Front social" --qui vont participer aux manifestations de jeudi-- ont d'ores et déjà appelé à marcher "sur l'Elysée" samedi à Paris, pour protester contre la "politique antisociale" de Macron.


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