Il y a cinq ans, Fatou a fui la Guinée-Conakry, son pays d'origine, pour échapper à un mariage forcé. Elle habite depuis en Charente et tente de reconstruire sa vie avec l'aide de la section charentaise de l'association Femmes solidaires.
Depuis le début de l'année, une cinquantaine de femmes sont accueillies et aidées par l'association Femmes solidaires. Fatou est l'une d'entre elles.
Originaire de Guinée-Conakry, elle aurait dû épouser une connaissance de la famille. Son père avait tout prévu depuis l'adolescence de la jeune fille. Tout sauf le fait qu'elle refuserait. Elle raconte :
Le jour de la cérémonie, j'ai refusé le mariage. J'ai subi toutes sortes de punitions pour que je cède mais j'ai refusé et j'ai réussi à m'enfuir.
Elle trouve alors refuge dans une maison dont elle ne sort quasiment pas. "Je ne sortais ni le jour, ni la nuit, car j'avais peur d'être retrouvée", confie-t-elle. L'homme qu'elle devait épousé, "un vieux monsieur qui avait déjà trois femmes", avait en effet payé des jeunes pour la rechercher.
Un reportage de Bruno Pillet, Christophe Guino et Marion Reiler.
Depuis son arrivée en Charente, il y a cinq ans, Fatou est aidée par l'association Femmes solidaires. "Maintenant, j'ai compris qu'en tant que femme, j'ai le droit de dire "non", j'ai le droit de choisir", explique-t-elle.
Aujourd'hui, Fatou a décidé de raconter son histoire pour pouvoir aider les autres femmes dans sa situation. "Je veux qu'on sache que [le mariage forcé] est un fléau", affirme-t-elle.