Les trains circuleront-ils à nouveau entre Angoulême et Limoges ? La ligne TER est à l'arrêt depuis sept mois et les travaux prévus pour sa rénovation sont suspendus. La fermeture temporaire deviendra-t-elle définitive ? C'est ce que craignent habitants et élus de Charente et de Haute-Vienne.
Depuis le mois de mars dernier, les usagers qui veulent voyager entre Angoulême et Limoges n'ont pas le choix, ils doivent prendre le bus et leur mal en patience pendant les 2h20 que dure le trajet comportant une correspondance. De plus, selon eux, les horaires sont mal adaptés à leurs besoins.
La ligne a été fermée temporairement en mars dernier par la SNCF en raison du très mauvais état des installations ferroviaires. L'état de délabrement des voies ne permettait plus de faire circuler des trains en toute sécurité.
Pas de train avant trois ou cinq ans
Les travaux de rénovation sont estimés à 150 millions d'euros dont 60 millions environ pour changer les traverses endommagées. Mais SNCF Réseau a annoncé qu'elle n'investirait plus d'argent pour cette ligne jugée peu rentable, renvoyant la balle dans le camp de la Région et de l'Etat. Du côté de la Région, le discours est clair, les trains ne circuleront pas avant longtemps sur cette ligne."Le tour de table financier, le temps des études, le temps de la mise en travaux, la réalisation des travaux. Tout ça nous projette à trois voire cinq ans avant de revoir des TER circuler dans cette partie." estime William Jacquillard, conseiller régional délégué aux gares en Nouvelle-Aquitaine. "Et on a fort besoin de ce TER car nous sommes sur la seule transversale Limoges-Angoulême-Côte Atlantique" ajoute l'élu régional.
Le reportage de Cécile Bonté-Baratciart et Loïc Blache :
Les élus des communes de Charente et de Haute-Vienne desservies par cette ligne sont mobilisés depuis plusieurs mois pour la défendre. Ils dénoncent l'absence de travaux et l'absence de considération pour les habitants des deux départements. A l'occasion d'une manifestation de soutien en juin dernier, Jean-François Dauré, président de Grand Angoulême (PS) estimait qu'il ne fallait "pas laisser ce bassin de 900 000 habitants s'appauvrir en matière de transports". "Le bassin d'utilisation aujourd'hui de la gare d'Angoulême, c'est un bassin de 900 000 habitants, qui couvre une partie de la Haute-Vienne, une partie de la Dordogne, une partie nord de la Gironde, le sud de la Charente-Maritime " ajoutait-il.