Le site paléontologique d'Angeac-Charente revèle depuis 14 ans des découvertes extraordinaires. 130 000 pièces remarquables y ont été retrouvées. Parmi les personnages qui ont contribué à ces découvertes, Jean-François Tournepiche a passé 40 ans comme conservateur au musée d'Angoulême. Appelé « Le chasseur de dinosaures », il est aujourd'hui jeune retraité mais il continue d’exercer sa passion.
Délicatement, le voile se lève sur un bois, fragile, vieux de plusieurs millénaires, 140 millions d'années plus précisémen : un tronc fossilisé de presque 15 mètres de long.
C’est un arbre qui a connu les dinosaures. Et probablement les grands dinosaures pouvaient se repaître de ses feuilles de conifère.
Jean François TournepichePaléontologue membre de l’équipe scientifique
La veille, avec son célèbre chapeau qu’il ne quitte jamais, Jean François Tournepiche, donnait un dernier coup de main pour la préparation du moule.
Ce tronc, on ne va pas pouvoir le sortir. Déjà, le mettre à l’air quelques heures, il commence à se fendre et à se désagréger. La seule solution, c’est de faire un moulage très très précis et avec ce moulage on va pouvoir faire une reproduction que l’on pourra présenter au public.
Jean François TournepichePaléontologue membre de l’équipe scientifique
Une richesse inépuisable ?
14 ans, que tous les étés, le paléontologue tout juste retraité du musée d’Angoulême, arpente ce chantier à l’histoire singulière. Premières fouilles en 2010 et déjà des pièces extraordinaires qui présagent d’un lieu particulièrement riche.
Le site s’étend sur plusieurs centaines de mètres carrés, il y a un potentiel formidable. C’est un site qui livre une diversité d’animaux fossiles extrêmement intéressante. (février 2010)
Jean François TournepichePaléontologue membre de l’équipe scientifique
En 2019, les paléontologues dévoilent encore plus les secrets et les restes de cet ancien marécage d’il y a 140 millions d’années avec l’un des plus grands os de dinosaure découvert au monde.
Nous avons dénombré près de 50 espèces différentes de vertébrés. En fait, il y a très peu de sites de cette période qu’on appelle le crétacé inférieur.
Jean François TournepichePaléontologue membre de l’équipe scientifique
Une expertise appréciée
Aujourd’hui près de 50 étudiants et jeunes chercheurs fréquentent le site.
Angeac, c’est un des piliers du gisement, et de la gestion du gisement, qui a rendu les fouilles possibles. C’est super intéressant au niveau scientifique et expérience !
Léa De BritoPaléo-botaniste, chercheuse au muséum national d’histoire naturelle
Dans cette aventure, Jean François a embarqué avec lui Ronan Allain, paléontologue au musée d’histoire naturelle de Paris, devenu un ami.
Il a la connaissance du terrain, de la géologie locale que moi je n’ai pas forcément parce qu’il a bourlingué un peu partout. Donc ça permet de bien se caler, de contextualiser toutes les découverte. Il est à la retraite administrative mais il a encore du boulot !
Ronan AllainPaléontologue au Muséum national d’histoire naturelle
Un lieu extraordinaire qui réserve encore bien des surprises. Depuis la première campagne de fouilles, près de 130 000 pièces remarquables ont été récoltées.