"Tu enfanteras dans la douleur". C'est le titre du documentaire de la réalisatrice charentaise Ovidie qui va être diffusé ce soir sur Arte à 22h40. Ce film aborde un sujet resté longtemps tabou, celui des violences obstétricales sbies par les femmes au moment de l'accouchement.
Césarienne à vif, épisiotomie sans consentement,etc... les violences obstétricales sont longtemps restées un sujet tabou. Ovidie a travaillé pendant deux années pour réaliser ce documentaire. Avec "Tu enfanteras dans la douleur" la réalisatrice charentaise est la première à aborder ce thème dans un film à la télévision. Mais la paole avait déjà commencé à se libérer depuis quelques années. Le sujet de ces violences subies au moment de l'accouchement et pendant longtemps ignorées avaient fait l'objet de quelques articles dans la presse et surtout d'un campagne sur les réseaux sociaux avec les hashtags #PaieTonUterus ou #paietongynéco
Nous avons rencontré Ovidie en Charente aujourd'hui à quelques heures de la diffusion de son documentaire sur Arte. Elle a répondu à nos questions sur la difficulté de réaliser ce film et le sens qu'elle veut donner à ce travail.
Est-ce que vous avez rencontré des difficultés pour parvenir à faire diffuser votre documentaire ?
"Cela faisait plusieurs années que je voulais faire un documentaire sur le sujet mais ce qui a accéléré les choses en matière de diffusion c'est la commande du rapport sur les actes sexistes en gynécologie et obstétrique par Marlène Schiappa auprès de Haut Conseil à l'égalité. Ça a été un accélérateur."
Pensez-vous avoir un côté lanceur d'alerte avec ce documentaire ?
"Je ne me définis pas comme une lanceuse d'alerte sur ce thème parce qu'il y en avait eu avant moi il y a 4 ou 5 ans. En revanche, j'essaie d'apporter une pierre à l'édifice de cette libération de la parole autour de ces violences qui sont extrêmement taboues puisque la plupart des femmes quand elles accouchent sont sensées baigner dans le bonheur, elles ne sont pas sensées souffrir."
Est-ce qu'il a été difficile de recueillir les témoignages ?
"Cela a été très compliqué de recueillir les témoignages, de trouver des personnes qui acceptent de parler à visage découvert car beaucoup d'entre elles avaient la crainte d'être jugées ou qu'on remettent en question leur parole. C'est ce qui est arrivé il y 4 ou 5 ans, on a dit que peut-être, il s'agissait de femmes à problèmes, d'affabulatrices ou d'hystériques."
Retrouvez l'intégralité de l'interview d'Ovidie dans la vidéo :