Charente : les dinosaures d'Angeac n'ont pas encore livré tous leurs secrets

C'est la onzième campagne estivale de fouille sur ce site unique au monde. Décalée au mois de septembre pour cause de COVID-19, elle a une fois de plus réservée de bonnes surprises aux scientifiques et au public.

Vu la taille de ses griffes, on se demande ce que ce microbe de coronavirus aurait pu lui faire. Avec quarante-cinq autres espèces de vertébrés, ce sauropode géant gambadait gentiment à Angeac-Charente (16). Alors certes, c'était il y a 140 millions d'années. La vie des virus devait être bien différente alors. En 2020, les 15 paléontologues présents sur le site ont du, eux, décaler la campagne de fouilles d'un mois à cause de la pandémie. Mais, comme tous les ans, la carrière asséchée continue de régaler les spécialistes.
 

Un gisement de fossile unique au monde

Au crétacé, un climat subtropical règnait sur ce qui n'était pas encore ce village de 300 âmes situé entre Angoulême et Jarnac. Dans ce vaste marécage cohabitaient batraciens, poissons, tortues et crocodiles. Sur la terre ferme, petits et grands dinosaures vaquaient à leurs occupations. C'est tout cet écosystème que les scientifiques tentent de comprendre dans ce gisement de fossiles unique au monde.
 

 

Cette année, la pièce la plus spectaculaire est cette empreinte d'un grand dinosaure sauropode. On voit les griffes de sa patte qui ont été imprimées dans l'argile. C'est quelque chose d'assez émouvant.

Jean-François Tournepiche, Paléontologue, conservateur du musée d’Angoulême

"Reconstituer des squelettes entiers"


Alors certes, c'est beaucoup moins impressionnant que le fémur de deux mètres de long qui avait été mis à jour l'année dernière. On avait failli battre le record du plus grand os de dinosaure découvert dans le monde. Mais les paléontologues savent qu'ils ont encore des dizaines années de fouilles devant eux.
 

 

On se doute qu'il y a peu de chances qu'il y ait de nouveaux dinosaures, de nouveaux crocodiles ou de nouvelles tortues. (...) En fait, ce que l'on voudrait, c'est récupérer plus d'ossements pour pouvoir reconstituer des squelettes entiers. Là, il y aura une valorisation muséographique vraiment sympa.

Ronan Allain, Paléontologue au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris.

Depuis  les premières fouilles en 2009 l'équipe de paléontologues a déjà référencé 10 000 pièces et 100 000 fragments sont également en stock.

Visite du chantier d'Angeac-Charente en compagnie de Jérome Deboeuf et Christophe Guinot : 
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