Charente : pourquoi le traitement des déchets va coûter de plus en plus cher

Deux euros par habitant. C’est l’augmentation des contributions des collectivités charentaises pour le traitement des déchets. Et ce n’est que le début, a annoncé ce mardi 23 mars le syndicat public des déchets en Charente, Calitom, en déficit depuis deux ans.

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En 2021, les taxes sur les ordures ménagères augmentent dans de nombreuses collectivités locales. Dans le département de la Charente, c’est une augmentation de deux euros par habitant et par an qui sera demandée aux collectivités par le syndicat départemental des déchets Calitom. Le début d'une hausse constante ces prochaines années.

Calitom, un service public en déficit depuis deux ans

Basé à Mornac, Calitom assure le traitement des déchets ménagers des 350 000 habitants de Charente. Mais depuis deux ans, ce service public est en déficit. Et son budget 2021, voté ce mardi 23 mars, le confirme. “Le déficit s’élève à ce jour à trois millions d’euros”, détaille François Filippi, directeur général des services de Calitom. “Et la trajectoire n’est pas réjouissante pour les années à venir.”

Si la situation financière de Calitom est très critique, c’est notamment à cause de la flambée d’un impôt national peu connu du grand public : la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). “Il y a quelques années, la Charente a fait le choix d’utiliser la technique de l’enfouissement pour traiter ses déchets résiduels et le paye aujourd’hui”, explique François Filippi. Facturé 25 euros la tonne en 2021, l’enfouissement va grimper à 65 euros en 2025. 

Chute des prix de matières premières de recyclage

Autre raison qui explique un budget en déficit : Calitom, comme de nombreuses collectivités, a vu une partie de ses recettes baisser avec l’effondrement des prix de matières premières de recyclage (acier, papier-carton, verre). En deux ans, les recettes ont chuté de 1,34 millions d’euros. Un manque à gagner qui se répercutera sur les impôts locaux.

Si pour l’instant, la hausse n’est que de deux euros, ce chiffre risque d’augmenter ces prochaines années. Le syndicat assure recourir à sa trésorerie pour limiter l’impact sur les impôts des Charentais. “Nous sommes obligés de rééquilibrer les coûts, et malheureusement cela se traduira sur la fiscalité ménage avec le taux demandé par chaque collectivité”, justifie François Filippi. “On a fait un gros travail sur nos dépenses mais on ne tiendra plus sur la conjoncture actuelle.”

Réduire les déchets et améliorer le tri

Aujourd’hui, la Charente produit environ 70.000 tonnes d’ordures ménagères et enfouit la moitié dans le centre d’enfouissement de Sainte-Sévère. Elle exporte l’autre moitié dans la Vienne. Dans son budget 2021, le syndicat de déchets tient compte de l’impact des politiques de prévention et de réduction des déchets dans son budget. Avec l'ambition de baisser de 1.000 tonnes la part d’ordures ménagères sur le département. 

Chaque année, les Charentais produisent en moyenne 48 kilos de déchets par habitant dans les sacs poubelles noirs qui auraient pu être triés, sur un total de 184 kilos, soit 26 % de leurs déchets.

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