Taxes chinoises sur le cognac : les viticulteurs déversent leurs restes de vendange devant les sous-préfectures de la Charente

Mardi soir, les Jeunes agriculteurs et la FNSEA 16 et 17 ont manifesté devant les sous-préfectures de Cognac, Jonzac, Saintes et Saint-Jean-d'Angély. Ils dénoncent "l’inaction" de l'État face à la menace de surtaxes chinoises sur le cognac. La Commission européenne estime que la décision du gouvernement chinois est "injustifiée" et annonce qu'elle la contestera au niveau de l'OMC.

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Ils sont en colère et entendaient le montrer de manière spectaculaire.

Mardi 8 octobre, en soirée, des viticulteurs charentais ont déversé leurs détritus de vendange devant des bâtiments symboles de l'État (sous-préfectures, centre des impôts et palais de justice) des villes de Cognac (Charente), Saintes, Jonzac et Saint-Jean-d’Angély (Charente-Maritime).

Ces actions, baptisées "#lesraisinsdelacolère", étaient organisées simultanément par les Jeunes agriculteurs (JA) et les syndicats FNSEA des deux départements charentais. C'est l’annonce officielle de la mise en place à Pékin d’une caution douanière sur les exportateurs de cognac, quelques heures auparavant, qui a déclenché l'opération.

La menace était agitée par la Chine en représailles de la surtaxation des véhicules électriques chinois par l'Union européenne. Depuis plusieurs mois, le Bureau national de l'interprofession du cognac (BNIC) militait auprès du gouvernement pour tenter d'éviter un tel scénario. Ce mardi soir, les cibles choisies visaient à dénoncer "l'inaction du gouvernement". Dans leur publication, les JA estiment qu'"après neuf mois d’échanges et d’alertes de la profession jusqu’au plus haut sommet de l’État, nous avons été sacrifiés et abandonnés par nos décisionnaires."

Quelle surtaxe ?

Selon le BNIC, les notifications d'intention de taxes indiquées aux maisons de négoce en septembre seraient de l'ordre de 35% en moyenne.

Dans un premier temps, une caution sera demandée aux importateurs comme l'indique un communiqué du ministère chinois du commerce : "À partir du vendredi 11 octobre 2024, les importateurs devront, au moment d'importer des brandys en provenance d'Union européenne, fournir le dépôt correspondant aux douanes de la République populaire de Chine". Il pourra être débité par la suite si la Chine juge que les mesures appliquées par l'Union européenne (UE) sont déloyales.

Le soutien de l'UE

Dans un communiqué diffusé mercredi matin, la Commission européenne annonce qu'elle "contestera fermement, au niveau de l’OMC (Organisation mondiale du commerce, NDLR), l’institution annoncée de mesures antidumping provisoires par la Chine sur les importations de brandy en provenance de l’UE".

La Commission estime que "l’utilisation abusive de la défense commerciale pour des raisons inappropriées constitue une violation manifeste des règles de l’OMC".

La Commission européenne annonce d'ores et déjà "identifier et évaluer attentivement toutes les possibilités d'apporter un soutien approprié aux producteurs de l'UE confrontés à l'impact négatif de cette décision injustifiée du gouvernement chinois".

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