En Charente, le malaise grandit entre le service des déchets de la Charente (calitom) et les communauté Emmaüs. Il est né depuis que Calitom revend les objets récupérés dans les déchèteries sur internet et en boutique.
Pour Emmaüs, ce système détourne d'eux une partie importante des dons des particuliers et fausse le concept d'économie solidaire.Les responsables de la communauté mettent en avant leur principe de fonctionnement, l'argent récoltée avec la vente d'objets d'occasion leur permet de faire vivre leurs compagnons et les dons de meubles ou d'électroménager, par exemple, d'aider des familles en difficulté.
Cette crainte s'est intensifiée avec la rumeur de création d'une nouvelle salle de vente près de Cognac. Rumeur démentie par Calitom qui assure qu'elle va désormais prendre en compte la notion d'économie sociale et solidaire dans son fonctionnement et travailler avec les associations caritatives pour le recyclage des meubles.
La guerre du recyclage des vêtements
Le marché du recyclage est de plus en plus convoité et c'est particulièrement vrai en matière de textiles. On estime aujourd'hui que seulement à peine 20% des vêtements sont recyclés en France, ce qui laisse imaginer la marge de progression sur le marché de la collecte. De grands groupes commencent à s'y intéresser et les associations caritatives comme Emmaüs craignent que l'argent générée par cette activité échappe à l'économie sociale et solidaire.A Poitiers, c'est une fusée à plusieurs étages. Le premier acte a eu lieu quand Emmaüs par le biais du réseau national "Relais" a installé une cinquantaine de bornes de recyclage dans le Grand Poitiers. Les associations comme le Secours Populaire par exemple ont alors noté une baisse significative des dons qui leur parvenaient. Deuxième acte, Emmaüs à son tour se sent menacé par l'arrivée à Poitiers d'un nouveau venu, Agir qui a installé des bornes de collecte dans certaines grandes surfaces de la ville.
Jérôme Deboeuf et Christophe Guinot reviennent en vidéo sur cette polémique. Ils ont rencontré Xavier Renard, responsable de la communauté Emmaüs d'Angoulême et Jean Revereault, président de Calitom.
La revente des vêtements d'occasion, la friperie, est devenu le premier poste de recette des communautés Emmaüs en France.
Pourtant, les Français ne produisent que 2 kg de textiles collectés par an contre 4 à 5 kg en moyenne en Europe et 9 kg en Allemagne.
Le Relais qui collecte pour le compte d'Emmaüs prévoit une croissance annuelle d'environ 12% jusqu'en 2015.