Le skipper charentais pourrait atteindre la Guadeloupe vendredi prochain. Mais rien n'est joué dans la classe Imoca où cette fin de course s'annonce particulièrement serrée et où les options tactiques peuvent s'avérer déterminantes pour la victoire.
Pour Erwan Le Roux en trimaran de 50 pieds comme pour François Gabart en monocoque de 60 pieds, l'objectif est le même : contrôler son adversaire le plus proche pour suivre ses initiatives ou les anticiper. Les deux leaders ont encore environ 1 000 milles avant l'arrivée en Guadeloupe et enchaînent les empannages pour s'adapter aux oscillations des alizés.Les alizés n'étant pas aussi stables que les fichiers météo voudraient le faire croire, les skippers des monocoques IMOCA et des Multi50 doivent s'adapter à ces variations tout en surveillant leurs arrières. Car dans ces deux classes menées toutes deux par un duo, il faut non seulement aller le plus vite possible vers les Antilles, mais surtout devancer ses concurrents. François Gabart (Macif) le sait, lui qui a pris le commandement dès la sortie de la Manche.
Dans cette situation de course qui rappelle beaucoup celle du match-racing, les duellistes ont le choix entre plusieurs options : pour celui qui est derrière, attaquer en empannant pour provoquer une réaction du leader, pour celui qui est en tête anticiper la réaction de l'adversaire en jouant sur les bascules ou tracer la route la plus droite possible en se disant que le final autour de la Guadeloupe sera suffisamment complexe pour que des ouvertures se forment. Chez les monocoques IMOCA, François Gabart a ainsi empanné plusieurs fois pour se recaler systématiquement sous le vent de Jérémie Beyou (Maître Coq).
A ce niveau de compétition, il faut davantage de muscle dans la tête que dans les bras. L'analyse des fichiers météo n'est cependant pas une science exacte et tous le sens marin des coureurs doit être en alerte pour leur permettre de faire les meilleurs choix de navigation sur cette route vers la Guadeloupe.Le bateau de François Gabart :
Macif est l’un des monocoques les plus récents de la flotte IMOCA. Signé VPLP/Verdier, construit chez CDK à Port-La-Forêt, il est rapide, fiable et solide. Ce bateau a fait ses preuves dès sa mise à l’eau en août 2011 : 4e de la Transat Jacques Vabre, 1er de la Transat BtoB et 2e de l’Europa Warm’Up 2012. Vainqueur du Vendée Globe 2012/2013, Macif a déjà parcouru plus de 60 000 milles, soit l’équivalent de deux tours du monde ces trois dernières années. Pour la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, le 60 pieds a subi un check up complet.