Confinement : le moment opportun pour faire germer de nouvelles habitudes

Le confinement est devenu une véritable “pause” dans le quotidien pour beaucoup de Français. Pour certains, c’est également devenu l’occasion de changer ses habitudes et de les faire perdurer, après le 11 mai. 

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Consommer local, faire ses produits soi-même, se retrouver et retrouver ses proches, ou changer ses habitudes de travail, ils sont des centaines à avoir troqué leurs anciennes habitudes pour de nouvelles, plus économiques ou écologiques. 

Se reconnecter à la terre

Avec un temps qui s’étire sur des journées interminables, le casse-tête des activités s’est rapidement imposé aux confinés aquitains et sur les réseaux, le jardinage a fait des adeptes.“C’est un vrai retour à la nature, comme j’en ai peu autour de moi, ça me fait du bien. Il y a une sorte de fierté à voir le résultat de son travail ”, explique Gaëlle Chapman, confinée dans un appartement de Talence.

Bricoleuse, la jeune femme a donc construit un petit potager sur sa terrasse. “J’ai acheté trois livres sur les plantes, c’est une nouvelle passion”, confesse-t-elle, déjà habituée à consommer bio et local.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, Audrey Collet et Jean-Jacques Guillabert ont aussi décidé de franchir le pas. “On voulait s’améliorer à notre façon. Ça faisait longtemps qu’on voulait changer les choses, mais dans nos routines, on procrastinait", reconnaît Audrey Collet, serveuse dans un restaurant de Bayonne.

Pour le couple, le confinement a été le déclencheur de beaucoup d'initiatives. “Par exemple, créer un potager dans notre jardin collectif. Ça ne prend pas énormément de temps au quotidien, le plus long, c’est de le construire”, avance Jean-Jacques Guillabert, monteur-câbleur dans l’aéronautique.
 

Faire par soi-même

Si le potager est l’une des stars de ce confinement, les différents ateliers Do-It Yourself (fais le toi-même) ont proliféré sur les réseaux. Le couple bayonnais, en quête d’activité physique et psychologique, s’y est attelé. “On fait notre pain, nos barres de céréales, nos biscuits. Mais surtout, on s’est mis à faire nos propres produits d’entretiens”, explique Audrey Collet.

Lessive, produit vaisselle, nettoyant, tout est désormais fait “à partir de six ingrédients”. Une solution à la fois écologique et économique. “Au début, ça nous prenait du temps, mais maintenant, je prépare mes produits en cinq minutes”, assure la serveuse bayonnaise.

Grâce à des tutoriels, ils ont également réparé leur sèche-linge, “alors qu’en tant normal on l’aurait jeté pour le remplacer”, concède Jean-Jacques Guillabert. Des petits gestes qui ont réduit leurs déchets. “Nous sommes passé à une poubelle par semaine contre une tous les deux jours.”
 

Redynamiser l’économie locale

Que ce soit à cause de l’attente interminable sur les parkings des grandes surfaces ou grâce aux nombreuses plateformes d’AMAP ou citoyennes, certains aquitains ont troqué leur caddie pour des paniers de produits locaux. “On a rencontré des fermiers et des producteurs autour de chez nous. C’est sain, et on sait d’où ça vient”, explique Audrey Collet qui a poussé l’initiative plus loin, en proposant ses services aux producteurs de la région.

À Saint-Médard-en-Jalles en Gironde, Françoise et Alain Desplanches habitent près d’une grande surface. Pourtant, depuis le début de ce confinement, ils ont préféré les petits producteurs qu’ils ont découvert via la plateforme de leur ville. “J’ai toujours préféré faire travailler les commerçants de proximité. Là, on a de bons produits, livrés en 48 heures directement  chez nous. Il n’y a aucun effort à faire, et la différence de prix est tout à fait raisonnable”, promet la Girondine. Si tous concèdent devoir également se fournir en supermarché, les livraisons ont aussi permis au drive de se développer. En témoignent les files de voitures aux abords des grandes surfaces et les délais de livraison, qui avoisinaient les deux semaines, pendant ce confinement.


Redéfinir son travail

Et si la société semble se transformer à petit pas, le monde du travail n’est pas en reste. Tandis que certains ont été placés en chômage partiel, d’autres ont appris à jongler entre les réunions en visio-conférence et le travail depuis chez soi. Longtemps ignoré par les entreprises, le télétravail est arrivé en force.

Gaëlle Garcia est opératrice énergétique dans une start-up bordelaise. Habituée aux nouvelles technologies, elle a accueilli l’arrivée du télétravail avec plaisir. “On perd énormément de temps à se rendre au bureau, que ce soit en voiture ou en transports en commun”, assure la jeune femme.

Elle apprécie notamment de pouvoir gérer sa journée. “Parfois je travaille très tôt mais je peux aussi être sur mon ordinateur jusqu’à minuit. J’aime pouvoir organiser ma journée comme je le souhaite”, explique Gaëlle Garcia. 

Des applications bénéfiques que la jeune femme étend à toute la société. “Le télétravail, ça permet aussi de réduire la pollution liée aux trajets entre le travail et la maison et ça permet aussi de redynamiser les villes. Puisqu’on est chez soi, on a plus tendance à faire travailler les commerçants autour de chez soi, plutôt que ceux proche de l’entreprise, souvent située en métropole”.
Dans son équipe, le télétravail est déjà en réflexion depuis longtemps et fait des émules, mais pas dans les strates supérieures. “Je crois qu’il faut avoir une vraie confiance dans ses employés pour faire du télétravail”, analyse la jeune bordelaise. Elle espère désormais que cette expérience permettra de pouvoir instaurer plus facilement cette nouvelle façon de travailler au sein de son unité, “au moins un ou deux jours par semaine”.

Mode de travail mais aussi communication, les entreprises doivent désormais s’adapter aux nouvelles technologies pour maintenir une activité. Alain Desplanches vend des produits d’entretiens écologiques, directement chez les clients.

Mais depuis le confinement, il a dû s’adapter. “Je vends désormais mes produits en visio-conférence, sur Skype ou Messenger”, détaille-t-il. Au départ un peu réticent, il a fini par adopter cette nouvelle méthode. “Les gens sont moins craintifs, ils sont dans leur environnement, et moi, j’ai moins de pression directe”, explique Alain Desplanches. Une stratégie qui semble fonctionner : depuis le début du confinement, il a augmenté de 40% ses ventes.
 

Retrouver l’humain

À Sorde l’Abbaye, dans les Landes, Marie Rebolle vit un confinement particulier. “Nous avons emménagé dans notre future maison, mais à cause du confinement, nous nous sommes retrouvés à vivre avec les anciens propriétaires”, sourit la directrice d’une boutique de vêtements pour femmes fortes, basée à Bayonne. 
Si la situation aurait pu tourner au vinaigre, Marie Rebolle décrit plutôt une révélation. “Nous avons rencontré des gens avec qui nous n’aurions pas échangé de cette manière, en temps normal. On prend le temps de discuter, de se connaître, ce sont devenus des amis”, résume Marie Rebolle. 

Une rencontre qui a changé les habitudes de cette ancienne lyonnaise. Elle se souvient de sa vie d’avant comme “d’une vie à 100 à l’heure”. “Le confinement m’a fait me rendre compte que le temps est un luxe, et je veux désormais reprendre du temps pour les autres, pour moi-même et savourer les moments. C’est aussi comme ça qu’on crée de la solidarité”, explique la jeune femme, beaucoup moins “stressée” qu’avant.
Si le confinement a imposé de nombreuses contraintes, les relations humaines ont elles aussi évolué dans des directions qui devraient perdurer. À Pessac, en Gironde, Margareth Sanson a complètement changé ses habitudes grâce aux retrouvailles virtuelles. 

“C’est quelque chose que je ne faisais pas du tout avant. Aujourd’hui, je fais des Skype avec des amis ou de la famille que je n’avais pas vus depuis longtemps, ou qui habitent loin. Et je les ai plus régulièrement !”, explique la mère de famillle, désormais affranchie des contraintes de temps et de distance. Une bonne raison de garder le contact ou de renouer des liens. 
 
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