Chaque matin l'Agence Régionale de Santé de Nouvelle Aquitaine publie les chiffres concernant les cas de coronavirus. Les chiffres globaux mais également un paragraphe spécialement dédié aux établissements médico-sociaux et aux EHPAD. Quelques éclaircissements.
Vous les voyez, vous les surveillez peut-être, ils sont relayés par tous les médias, les fameux chiffres du coronavirus. Le nombre de cas par régions et par départements.
Les chiffres pour les EHPAD ont recemment fait l'objet d'une polémique en Corrèze, certains médias annonçant 4 décès en EHPAD, alors que le Conseil Départemental affirmait qu'il n'y en avait aucun. Il s'agissait d'une erreur de saisie des données.
Samedi 25 avril 2020 vous avez de la même manière pu constater un bond entre le chiffre (333) avancé pour le nombre de cas dans les établissements de la Haute-Vienne et le chiffre de la veille (162). Un autre érreur de saisie.
Il faut savoir que ces chiffres sont donnés à titre indicatif aux journalistes et méritent évidemment une analyse et beaucoup de précautions.
Des chiffres à manipuler avec précautions
Tout d'abord, les chiffres présentés ne concernent pas seulement les EHPAD mais tous les établissements médico-sociaux (structures pour personnes âgées mais également pour enfants ou adultes handicapés). Sans faire le détail par établissement.Ensuite l'Agence Régionale de Santé précise :
"Les chiffres collectés dans le tableau de Santé publique France sont les données déclaratives qui ont été transmises par les établissements entre le 1er mars et le 25 avril 2020 à 9h. Il est question de signalements pouvant émaner de structures ayant déjà fait des signalements ou même ayant clôturé des situations (cas suspects testés négatifs ou retour à la normale dans l’EHPAD)"
"L’ARS Nouvelle-Aquitaine procède actuellement à une vérification de ces données, en lien avec les établissements. Sont ainsi en train d’être identifiés dans cette base de données : - les signalements en doublon, - les cas suspects testés négatifs - les situations revenues à la normale."
Vous l'aurez compris, chaque matin les chiffres sont livrés bruts aux médias, c'est en quelque sorte de la matière première fournie par les chefs d'établissements, l'ARS les affine ensuite en cours de journée. D'où ces fameux écarts qui peuvent apparaître d'un jour à l'autre.
Des erreurs de saisie
Il va sans dire que les chefs d'établissement chargés de fournir les chiffres ne sont pas statisticiens et que l'erreur leur est permise lors du transfert de données et de la manipulation des formulaires de Santé Publique France.Ainsi, les 4 décès annoncés en Corrèze étaient en fait des décès intervenus au sein d'une unité de soins longue durée de l'hôpital de Tulle et non d'un EHPAD. L'entrée unité de soins de longue durée n'existant pas dans le formulaire, l'établissement a coché la mauvaise case lors de l'enregistrement des données et a entré ses chiffres dans la case EHPAD par erreur.
Il n'y a donc toujours aucun décès à déplorer dans les EHPAD corréziens. Et selon la préfecture de Corrèze aucun cas de covid-19 dans les EHPAD du département à ce jour (26 avril 2020).
De la mème manière, pour la Haute-Vienne le nombre de cas en établissements médico-sociaux serait passé de 162 le vendredi 23 avril 2020 à 333 le samedi 24 avril. Un écart notable pour lequel nous avons demandé des explication à l'ARS.
Et là encore il s'agit d'une erreur d'appréciation d'un chef d'établissement.
Ceux ci sont censés enregistrer chaque cas avéré (testé positif au covid-19) ou suspect (présentant des symptômes mais pas encore testé). L'enregistrement d'un cas déclenche immédiatement la procédure de sécurité et l'ensembe de l'établissement, résidents et soignants et immédiatement testé pour éviter tout risque de propagation du virus.
Or dans le cas qui nous intéresse, vendredi soir, suite à la détection d'un cas suspect au sein de sa strucutre un chef d'établissement de la Haute-Vienne a enregistré l'ensemble de son personnel et de ses résidents dans la case "cas suspects ou avérés", considérant que la présence d'un cas suspect dans son établissement, rendait l'ensemble du personnels et des résidents eux même suspects...
Une erreur d'appréciation et de saisie des chiffres qui est en train d'être analysée par l'ARS. Celle-ci fournira les données corrigée lundi matin.