Coronavirus. Les lecteurs sont toujours aussi fidèles à la presse locale et régionale, même pendant le confinement

Dans ce contexte de confinement, le rôle de la presse locale et régionale est primordial. Les rédactions se sont adaptées afin de poursuivre leur mission d'information.

Depuis le 17 mars, l'ensemble de la population française est donc confinée. Certains sont tout simplement au chômage technique, d'autres ont dû adapter leurs méthodes de travail. Durant tout ce temps, la presse n'a pas cessé de vous informer, même si des adaptations ont été nécessaires.
Au même titre que notre rédaction régionale France 3 Poitou-Charentes, nos confrères de la presse dite "papier" ont dû aussi appréhender de nouvelles méthodes de travail afin de poursuivre leur métier, celui d'informer, au plus près de la population et de la réalité du terrain.

Le temps est suspendu pour le "7hebdo"

Néanmoins, autant les parutions de la presse quotidienne régionale n'ont pas cessé, autant celles du "7hebdo" ont été fortement perturbées. Son rédacteur en chef, Arnault Varanne nous explique que plusieurs numéros des éditions du mois de mars et avril n'ont pas été possibles pour cet hebdomadaire gratuit, essentiellement distribué sur la "grande région" de Poitiers et Châtellerault. Depuis le 17 mars cette rédaction fonctionne "en mode dégradé". Seulement 10% des points de distribution étant ouverts (sur 700 lieux), il était difficile de continuer à distribuer près de 50.000 exemplaires chaque semaine.

Le plus compliqué est devant nous. Nous devons convaincre nos annonceurs de poursuivre leur collaboration avec nous.
- Arnault Varanne, rédacteur en chef du "7hebdo"

L'équipe composée de 15 personnes a dû s'organiser. Les quatre journalistes sont principalement en télétravail. De leurs côtés, les commerciaux, eux doivent continuer à convaincre leurs partenaires habituels (annonceurs…) de poursuivre leur soutien.
Néanmoins, l'actualité continue et l'équipe du 7 espère bien pouvoir éditer et publier un nouveau numéro dès le 12 mai. Quoi qu'il arrive, l'information continue à être publiée sur le tout nouveau site internet du 7hebdo, disponible depuis le 25 avril dernier.De son côté, la rédaction de La Charente Libre s'est aussi réorganisée pour continuer de produire des reportages. Le chemin de fer a été un peu modifié. Désormais, c'est près de dix pages (nationales, régionales et locales) qui sont dédiées au sujet Coronavirus, confinement etc…
Une très grande majorité des journalistes sont en télétravail. Même si selon son rédacteur en chef Armel Le Ny, "chaque journaliste est à même de se rendre sur le terrain". Mais sans aucune obligation. En revanche les photographes, eux, sont sur le terrain. L'audience de la Charente Libre n'a quasi pas chutée depuis le début du confinement (moins de 3%). Les porteurs à domicile ont continué la distribution. La rotative tourne à plein régime tout de suite après le bouclage, à 0h00. Une dizaine de salariés "imprimeurs" produisent entre 29.000 et 30.000 exemplaires par jour.
Côté web, le site internet de l'édition charentaise a vu son audience grimper de +100%. L'ensemble des articles dédiés au coronavirus sont en accès gratuit. Seuls les articles d'enquête et plus "de fond", restent payants.
La ligne éditoriale conduite par Armel Le Ny est principalement tournée sur des articles de "service" et d'information locale, régionale, départementale.
► A lire aussi : Comment fait-on le journal pedant la crise du Coronavirus ?

Dans ce contexte difficile, nous nous devons d'être utile aux gens
- Armel Le Ny, rédacteur en chef La Charente Libre

Le journal reçoit aussi de nombreux témoignages de soutien. Les lecteurs remercient les journalistes. Parfois, le porteur ou le postier est la seule personne qu'ils verront dans la journée.

…MERCI !
Parce que vous aussi, vous êtes sur le front.
Pas uniquement pour que l’on puisse être informé(e)s, mais aussi parce que c’est vous, actuellement qui me raccrochez aux autres, à la vie, qui continue de se dérouler, pendant que nous sommes confiné(e)s pour le bien de tous.
- Raphaël, un lecteur

Les confrères de La Nouvelle République – Centre Presse ont eux aussi pris des dispositions pour la continuité de leur activité. Leur ligne directrice est toujours sur l'information de proximité avec une attention particulière sur des infos pratiques concernant la vie quotidienne autour de ce confinement. Tout cela, en racontant "ce qu'il se passe".
Pour accompagner les lecteurs dans cette période difficile, l'accès est aussi gratuit à tous les contenus liés au coronavirus. L'attestation de déplacement dérogatoire est aussi publiée dans les pages du journal pour ceux et celles qui n'ont pas d'imprimante.
Alain Defaye, rédacteur en chef de La Nouvelle République – Centre Presse tient aussi à préciser qu'il programme aussi des articles plus "feel good", c'est-à-dire des articles positifs et qui permettront de "s'oxygéner" la tête et l'esprit. La Nouvelle République rassemble 140.000 lecteurs. Pierre et Laurence Samit sont tous deux journalistes pour le quotidien régional. Pierre est rédacteur "sports" et Laurence est coordinatrice des publications numérique (site internet, réseaux sociaux…). Depuis le début, ils travaillent à la maison. Pour eux, ce qui change, c'est le lien (qui manque) avec les collègues. Même si ils s'entendent ou se voient via les visioconférences du matin, le lien "humain" manque.
Mais travailler à la maison demande de l'organisation et de la rigueur. Il faut aussi se partager le temps avec les enfants, pour l'aide aux devoirs à la maison par exemple.

Je trouve que notre métier prend tout son sens en ce moment. Je suis fière de mon journal. A chaque niveau de la chaîne d'information, tout le monde est mobilisé.
- Laurence Mondon Samit, journaliste pour La Nouvelle République

Pour Pierre, l'actualité sportive n'a pas vraiment cessée, au contraire. Même si de nombreux clubs sont à l'arrêt, les sportifs, eux, continuent à vivre tout en s'entrainant à la maison. C'est aussi une formidable source de reportages.